1. Tout se joue le 18 juin.


    Datte: 29/01/2024, Catégories: fh, danser, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme conte, historique, merveilleu, Auteur: Mlle Fanchette, Source: Revebebe

    Comme à son habitude, Gauvain se tenait en retrait sous le pavillon de commandement. Le duc d’Alençon et Jeanne d’Arc avaient réuni leurs officiers pour faire le point sur la situation : le pont et la citadelle de Beaugency avaient été repris le jour même au baron Talbot et ses troupes anglaises après deux jours de siège. Une victoire facilitée par l’arrivée du connétable Arthur de Richemont et le millier d’hommes avec lesquels il espérait regagner les faveurs du Dauphin.
    
    L’heure n’était pourtant pas aux réjouissances : une armée de secours britannique, menée par Falstolf, marchait sur eux depuis Paris. Il y avait fort à parier que Talbot l’avait rejoint, sans doute aux abords de Patay.
    
    La question restait de définir le prochain mouvement français.
    
    Portés par la fulgurante campagne de la pucelle d’Arc, certains prônaient une marche forcée et une bataille dès le lendemain, avec l’intention de pousser l’avantage acquis depuis le siège d’Orléans.
    
    Pour leur part, les vétérans d’Azincourt étaient farouchement opposés à cette idée, arguant du fait que, quoi qu’ils fassent, les Anglais auraient le temps de se mettre en ordre de bataille avant leur arrivée. Ces chevaliers gardaient un souvenir cuisant desLongbow anglais dont les traits avaient décimé une bonne part de la cavalerie française une quinzaine d’années auparavant.
    
    Le ton montait autour de la table et Gauvain avait la désagréable impression d’assister à un combat de coqs, chacun farouchement opposé au fait ...
    ... d’entendre les arguments de l’autre. Un pas derrière Jeanne, toujours impénétrable malgré son agacement, il les écoutait sans intervenir. La jeune femme interrompit enfin les débats avant qu’ils ne dégénèrent. Avec une calme fermeté malgré son jeune âge, elle réussit à obtenir un silence relatif pour proposer :
    
    — Si l’ensemble de nos troupes avance de front, nous serons trop lents et nous n’arriverons que lorsque le soleil sera au zénith. Les Anglais seront tranquillement retranchés derrière leurs pieux et leurs archers lorsque nous les trouverons. En revanche, nous pouvons envoyer des coureurs en reconnaissance. Une troupe légère et réduite sera beaucoup plus rapide et nous permettra de connaître les positions ennemies avant le combat pour tirer le meilleur parti du terrain et compenser le retard du gros de nos forces.
    
    Un brouhaha sceptique s’éleva immédiatement et Gauvain n’y tint plus. Il en avait plus qu’assez de ces querelles d’importance qui poussaient les imbéciles à camper sur leur position. Il s’avança aux côtés de la jeune fille et laissa tomber d’une voix posée :
    
    — Jeanne a raison. Mes hommes et moi pouvons partir aux premières lueurs du jour et constituer cette avant-garde.
    
    Le connétable leva un sourcil et jeta un coup d’œil circonspect au duc avant de demander :
    
    — Pourquoi le porte-étendard est-il ici ?
    — Le Sire Gauvain n’est pas un serviteur, répondit Jeanne en levant les yeux vers Richemont. Il est même notre meilleur coureur. Mais sa troupe est ...
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