Fifty-Fifty - Histoires de Sexe

Fifty-Fifty

... délicat de le consulter, c’est pas faux.
— D’autant plus qu’on est chez lui, après tout.

Elles cessèrent aussitôt leur joute verbale, et leurs visages se tournèrent, parfaitement synchronisés, vers celui de Jérôme, qui les observait bouche bée.

— Vous me faites un sketch, les filles ? Je crois bien ne m’être jamais senti aussi con.

Les deux pétroleuses éclatèrent de rire.

— Ce qu’il est chou ! s’exclama la blonde.
— Ce qu’il est doux ! ajouta la brune en caressant le torse de son nouvel amant.
— Ce qu’il est dur ! se réjouit sa rivale en explorant son bas-ventre.

Tour à tour, deux baisers langoureux se posèrent sur la bouche de Jérôme.

— Tu sais, je ne t’en veux pas, pour Hedia, comment veux-tu qu’on lui résiste ? reprit Juliette en quittant la queue de Jérôme pour agripper sa main. Moi non plus, je n’y suis jamais parvenue. Peut-être aurais-je dû te l’avouer.

Avec lenteur, leurs doigts entremêlés soulevèrent le drap, glissèrent le long du cou de la jolie brune, parcoururent la peau mate de son buste aux renflements si discrets, éveillèrent leurs bourgeons sombres, frôlèrent son ventre agité de minuscules tremblements, et échouèrent sous la soie sombre couvrant son pubis, où ils entreprirent de nouvelles audaces.

— Elle est belle, non ?
— Et comment ! Belle et émouvante.
— Et jalouse, hélas…

Toujours soumise à cette double sollicitation intime, Hedia se redressa et se colla contre Juliette, en lui adressant un regard de défi. La caresse ...

... mixte se faisait plus insistante, mais elle luttait pour s’interdire tout gémissement, tout soupir.

— N’essaie même pas, tu sais très bien qu’à ce jeu-là, tu ne peux pas gagner, provoqua Juliette. Il suffira de trente secondes à peine, je te connais.

Hedia repoussa brusquement leurs doigts et se jeta sur son amie dans un cri aigu. Elle savait que Juliette la dominait par les mots, les regards, les sourires et les provocations, mais qu’elle ne pourrait rien contre son énergie féline. Le souffle coupé, Jérôme assistait à une lutte bien inégale. Le corps nu de la panthère chevauchait celui de sa fausse rivale, maintenant son bassin dans l’étau de ses cuisses. D’un geste vif, elle lui saisit les poignets, les abattit derrière l’oreiller. Lentement, elle baissa son visage vers celui de Juliette, comme si elle s’apprêtait à lui arracher un baiser. Au dernier moment, elle se déroba, plongea sur son col, et, avec une habileté déconcertante, elle défit un à un les boutons du chemisier avec les dents, tout en s’aidant de la langue, confirmant de la sorte une virtuosité buccale dont Jérôme avait profité quelques heures auparavant.

— C’est nouveau, tu ne mets plus de soutien ?
— Tout dépend d’où je me rends. Désolée que tu n’aies pas ce genre de dilemme. Chez toi, ça ferait si peu de différence, persifla Juliette.
— M’en fous. Jérôme n’est pas fou des gros nibards. Il me l’a avoué, et même prouvé.
— Gros, gros, c’est vite dit… Contente-toi de raisonnables. C’est plutôt toi qui ...