1. Fifty-Fifty


    Datte: 27/01/2024, Catégories: fh, ff, ffh, hplusag, Collègues / Travail fête, amour, portrait, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    ... l’audace multifacettes permit cette fois à Jérôme de décider que la menace de cestattoos abhorrés ne pesait désormais plus que sur le plus strict et intime minimum.
    
    — Tout va bien ? Hedia vous a dit tout le mal qu’elle pense de moi ?
    — Elle ne m’a rien révélé qui m’ait paru indigne.
    — À tout prendre, je préfère de toute façon que ce soient des amies qui s’en chargent, dit-elle d’un ton un peu trop mielleux, en caressant le bras de la beauté méditerranéenne.
    
    Elle se colla à l’oreille de Jérôme pour poursuivre à voix basse.
    
    — Merci d’être venu. Vous êtes très beau, ce soir, Jérôme. Et j’adore votre parfum.
    — Là, Juliette, c’est certain, vous en faites encore des tonnes…
    — Taisez-vous, Milord ! Vous êtes chic et moderne, séduisant en diable. C’est duBoss, ça, non ? Ça vous va comme un gant. D’ailleurs, je vois que Hedia n’a pas perdu de temps, la salope… Une croqueuse d’hommes… Vous voilà prévenu !
    
    C’est le moment qu’il choisit pour lui remettre le paquet.
    
    — Un cadeau ? Mais c’est adorable !
    — Il paraît que ça scelle les amitiés. Mais peut-être que je date. Que ça ne se dit plus. Ou ne se fait plus.
    — On ne le fait jamais assez, en ce qui me concerne ! J’adore ça. Merci, Jérôme !
    
    Elle déballa la boîte, elle contenait trois mugs à café décorés. Le premier, purement typographique, affichait une réplique deKaamelott : «C’est pas moi qu’explique mal, c’est les autres qui sont cons ! ». Les deux autres provenaient de la boutique du PSG, et portaient les ...
    ... effigies respectives de Neymar et de Lionel Messi, surplombant l’inévitable «Ici c’est Paris ».
    
    Juliette partit dans un grand éclat de rire et décréta qu’elle n’utiliserait désormais plus que ce service dépareillé pour boire son café matinal. On pouvait peut-être lui reprocher des choses, mais sûrement pas sa spontanéité ni sa fantaisie qui, une fois dépassés les préjugés et les rumeurs, vous faisaient réaliser combien elle pouvait se montrer fraîche, généreuse, irrésistible. Elle rangea les objets sur une étagère, approcha son visage, lui posa un délicieux baiser de plume sur les lèvres, lui adressa un clin d’œil, et s’éclipsa vers l’attroupement qui s’était formé autour de Titus Késacot.
    
    La soirée s’étira, devint un peu confuse, tout le monde avait beaucoup bu, Jérôme compris. Contre toute attente, il s’était bien amusé, multipliant les discussions absurdes avec tous ces aimables jeunes adultes à l’insouciance adolescente, des représentants bigarrés de la génération du Bobo Boom aux prénoms difficiles à mémoriser. Aux guichets d’état-civil des beaux quartiers, on avait manifestement inscrit, à l’aube des années ’90, aussi peu de Pierre, Sophie, Laurence ou Jérôme que de Kevin, Mohammed ou Kimberley. Il croisa des Tiburce, des Typhaine, des Léonce, des Gersande, des Lothaire, des Ysée, des Marceau, des Toscane et des Tancrède. Des prénoms si inhabituels qu’ils lui semblaient eux aussi débarqués du script deKaamelott, comme pour prouver à Juliette qu’Astier n’était vraiment ...
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