Fifty-Fifty
Datte: 27/01/2024,
Catégories:
fh,
ff,
ffh,
hplusag,
Collègues / Travail
fête,
amour,
portrait,
Auteur: Amarcord, Source: Revebebe
... pas rancunier.
De temps en temps, Hedia lui jetait un coup d’œil, riait à ses plaisanteries. Avec sa peau mate et ses cheveux bruns taillés courts, Hedia la croqueuse représentait, dans la famille « canons », l’antithèse de Juliette la chasseresse. Il ne manquait plus qu’une sublime rousse incendiaire aux cheveux mi-longs pour compléter le brelan de dames. Fallait-il le souhaiter ? La miraculeuse apparition d’une si affolante trinité féminine signalerait aussitôt l’imminence de l’Apocalypse. S’il était permis d’y choisir son supplice, c’est à genoux qu’il prierait alors pour être successivement pris au filet, croqué et carbonisé.
Au fil des heures, la maîtresse de lieux avait multiplié les apartés avec Titus, lui-même un peu pompette. La nouvelle sensation du 7e art trouvait manifestement la jolie blonde à son goût, ce qui était bien moins original que sa filmographie, et Jérôme fut moins surpris de les voir quitter discrètement la pièce que de capter le regard embarrassé que lui lança Juliette.
En se rendant peu après aux toilettes, il eut l’impression de percevoir un murmure derrière une porte, mais il s’interdit de tendre l’oreille. Au retour, la porte bâilla, sans qu’il pût décider s’il s’agissait d’un accident. L’interstice n’était pas très large, mais malgré tout suffisant pour qu’il se fige en apercevant ce cul parfait monter et descendre lascivement sur le membre du garçon. Sa gorge se serra quand Juliette tourna délibérément son visage vers lui, le prenant ...
... à témoin. Elle le fixait avec une intensité troublante, et ce regard se lisait davantage comme une énigme que comme une provocation. L’homme avait agrippé son bassin, il accompagnait désormais le rythme de ses coups de reins, et ses gémissements annonçaient l’imminence du générique.
Jérôme détourna le regard, fit quelques pas vers le vestibule, y tomba sur Hedia, qui fredonnait une mélodie chaloupée.
—Papillons du jour toujours toujours toujours toujours l’amour…
Jérôme fut surpris qu’elle connaisse cette vieille chanson de Louis Chedid, mais enchaîna.
—Papillons du soir toujours toujours toujours toujours mouchoir…
Leurs sourires s’accordèrent en toute complicité.
— Vous avez une jolie voix, Hedia, me voilà à nouveau charmé.
— La vôtre n’est pas mal non plus, elle a du swing.
— On peut tenter le duo, si vous voulez…
— Une autre fois, peut-être. Figurez-vous que la chanson se termine par « bonsoir », et que je m’apprêtais justement à partir.
— Je ne vais pas tarder non plus. Voulez-vous que je vous raccompagne ?
Elle sembla hésiter un instant, mais se ravisa.
— Merci, ce ne sera pas nécessaire, le taxi ne va pas tarder.
— Dans ce cas, bonne nuit. J’ai été ravi de vous rencontrer.
— C’est réciproque. Et puis ne vous y trompez pas, Jérôme. Avec Juliette, on se chicane, on se donne des coups de griffes, mais je l’adore, même si je ne la ménage pas.
— Qui aime bien châtie bien !
— Exactement ! Vous ne croyez pas si bien dire ! Elle émit un petit ...