1. La Corotte de Tchotchon (1)


    Datte: 09/07/2019, Catégories: Inceste / Tabou Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... Maman ? Comment elle va ?
    
    — Fais ce que je te demande sans discuter, bon sang ! Venez Jules… venez avec moi !
    
    J’étais à nouveau sur le chemin qui menait aux champs. Après avoir retrouvé Louis, nous avions regagné la ferme. Mon frangin avait le visage fermé, sur son épaule son outil alors que je portais celui de papa. La calèche du médecin était encore devant la porte de la grange, à notre retour.
    
    — Ah ! Blaison est encore là ! Ce n’est pas trop bon signe ça !
    
    —… quoi ? Qu’est-ce que tu racontes Louis ?
    
    — Rien… ne t’inquiète pas ! Maman est solide comme un roc. Et puis elle est jeune. Quarante-cinq ans… c’est le bel âge.
    
    Je n’avais rien à rétorquer à ce grand gaillard aux tifs en bataille. Il était gentil avec moi et lors des repas que nous prenions toujours en famille, il nous faisait rire en racontant des histoires. C’était une vie rude, mais saine finalement. À la maison, sur le coin de la table, le médecin écrivait dans une sorte de grand livre. Je présageais qu’il faisait une ordonnance pour des médicaments. Papa, lui, avait les yeux baissés. Lorsqu’il leva la tête vers mon frère et moi, je vis que ceux-ci étaient rouges et gonflés. D’une voix enrouée, il prenait alors la parole.
    
    — Bon, les enfants… maman est dans la chambre… elle est partie !
    
    J’enregistrais à vitesse grand « V » les informations que je ne parvenais cependant pas à assimiler. Comment maman pouvait-elle être partie si elle se trouvait dans la chambre ? La grosse patte de mon ...
    ... frérot s’était refermée sur mon épaule et il me serrait à m’en faire mal. Puis j’entendais comme un soupir qui faisait écho à celui de mon père.
    
    — Tu aurais dû venir de suite me chercher Caroline… encore que ça n’aurait sans doute rien changé au cours des évènements… Jeanne était malade du cœur depuis trop longtemps et elle aurait dû se soigner beaucoup plus tôt.
    
    — Mais non… maman va mieux n’est-ce pas ? Elle va mieux docteur ?
    
    — Ben… écoute Caroline, ta mère n’ira plus jamais mal… elle nous a quittés pour toujours.
    
    On m’aurait donné une gifle que je n’aurais pas plus vacillé sur mes quilles. Je ne voulais pas admettre cette incroyable vérité. Ma mère était morte, parce que je n’avais pas fait assez vite pour quérir le médecin. C’était la seule vision qui s’imposait à mon esprit. J’étais coupable de n’avoir pas fait diligence. J’étais la seule à blâmer dans cette histoire et mes larmes qui coulaient ne ramèneraient plus ma chère maman. Ainsi, à partir de cet instant, commençait pour moi une longue pénitence, une expiation impossible.
    
    — oooOOooo —
    
    Notre existence avait repris depuis six mois un semblant de normalité. Je devais faire seule désormais, le travail qu’à deux nous partagions, maman et moi. Aucune plainte ne sortait de nos gosiers secs, aucune larme de nos yeux à force d’avoir trop pleuré en silence. Mon père et mon frère partaient pour les champs, chaque matin que Dieu faisait. Rien ne nous différenciait des autres familles du village. Et j’allais le ...
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