Un 14 juillet bleu blanc sexe
Datte: 23/11/2023,
Catégories:
fh,
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revede,
massage,
Oral
pénétratio,
historique,
Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe
... discuter de la suite à prendre. Vic ou Charlie nous donnaient des infos du Clan, comme nous appelions cette réunion d’une quinzaine de Groupes d’affinités. Décision a été prise, lors de notre repli Place d’Italie, de rejoindre la Bastille. Ça m’emmerdait un peu de m’y rendre, mais comme notre Groupe avait été décimé, autant s’y rendre et le reformer… Je m’étais bien restauré entre-temps.
Récupérant mon sac en sortant de chez Françoise, j’estime la marche – en temps normal – à une trentaine de minutes. Mais c’est sans compter la violence dans les rues et les opportunités à casser du flic ! En effet, des groupes improvisés, des étudiants, des syndicalistes, des bénévoles associatifs, des retraités, des mères, des pères, des travailleurs de tous genres, du smicard au cadre, des SDF, des immigrés, des pauvres, des riches, des citoyens partout dans les rues, rugissant contre le haut de la pyramide, contre le gros œil espionnant nos faits et gestes.
« Le pays va à vau-l’eau… » m’avait confié Françoise, et c’est bien vrai. Ou au contraire ! Ce n’est plus seulement les samedis qu’il y a manifestations, c’est tous les jours qu’il y a émeute ! Ne serait-il pas temps que le pouvoir admette ses erreurs et dégage ?
Je profite d’une venelle pour me rééquiper sans que personne ne puisse m’identifier. Puis, à travers vociférations et détonations, entre hurlements et rires de désaxés, je me faufile entre les milliers de manifestants qui tirent pavés contre ils ne savent plus trop ...
... quoi. Des milliers de rebelles organisés prennent d’assaut les sbires casqués en noir du pouvoir ! Je cours et j’assène des coups ici et là pour passer. Je rigole, j’ai trouvé un bâton je ne sais où – il est très efficace ! J’avance donc dans le brouhaha boulevard de l’Hôpital dans le but de traverser la Seine, m’alliant à certains punks ou à des vieux à moustaches, échangeant des blagues et des infos sur les mouvements des troupes adverses. Équipé comme je suis, je suis le complice de tout le monde : quelques fois même, au cours de mon avancée, on me demande de venir :
— Il faut débloquer cette rue !
Je hoche alors la tête en criant par-dessus les bombardements :
— Vous avez QUOI ?
On me montre quelques bouteilles de Pernod remplies d’essence, des cocktails qui coûtent un max de nos jours. Je les prends et vais faire le boulot : la masse suit en hurlant à travers le feu et la fumée. Le monde est à prendre ou à laisser.
Le Jardin des Plantes est rempli de monde : il y a même un podium où des groupes de rock et de rap chantent et gueulent leur opposition au monde entier et tout le monde danse. Je passe en riant, me faufilant à gauche, à droite, puis sprinte quand j’en ai le souffle.
Traverser le pont d’Austerlitz est autre chose. Bien que des passeurs en barques parcourent la Seine de long en large, des cordons de sécurité déployés par le Pouvoir en place bloquent tout passage terrestre. Les CRS tapent leur matraque sur leur bouclier et font reculer la foule en ...