Cousines - Histoires de Sexe

Cousines

... Parce que tu as un chéri ? C’est une grande nouvelle. C’est qui ? Raconte-moi…
— Mon patron.
— Ton patron ? Mais… mais je croyais que tu travaillais dans le CFA de Jérôme…
— Han-han…
— Tu veux dire que c’est… Noooonnnn… Jérôme ?
— Han-han…
— Ton cousin ? Mais tu es folle !
— De lui, oui.
— Mais tu te rends compte, aller avec son cousin… Mais ça ne se fait pas, c’est interdit.
— Par quoi ? Par qui ? Même le mariage est autorisé entre cousins. Pas à l’église, bien sûr. Mais nous n’avons pas l’intention de nous marier. Nous vivons ensemble, un point c’est tout.
— Oh mon dieu ! Oh ton père… Mais qu’est-ce qu’il va dire… ? Déjà que je suis privée d’une de mes filles, oh non, pas une deuxième…
— Qu’est-ce que tu racontes ? Attends, viens, on va s’asseoir ici et prendre un thé… Alors, explique-moi.
— Eh bien oui, Mireille s’est remariée, tu sais, avec un homme divorcé, qui avait déjà deux enfants…
— Oui, je l’ai vu une fois. Un crétin, le prototype du commercial. Rien qu’à son regard, j’avais l’impression d’être une grosse pâtisserie.
— Oui, bon, ça la regarde. Mais il a tenu des propos chez nous… des propos choquants. Des propos racistes à vrai dire. Tu penses, ton père est tout de suite monté sur ses grands chevaux. Ils se sont pris de bec au point que ton père les a mis dehors en leur intimant de ne plus remettre les pieds chez nous. Du coup, je ne vois plus ma Mimi…
— Ma pauvre Maman, je suis triste pour toi. Et pour Papa aussi, je suis certaine qu’il en ...

... souffre.
— Oh oui, il a perdu cinq kilos depuis cet esclandre.
— Bon, mais là, il ne s’agit pas du tout de la même chose. Vous connaissez Jérôme, vous savez que c’est quelqu’un de bien.
— Mais oui, qu’on le connaît, comme si c’était notre propre fils. Tu te souviens à Ré ? Il restait un mois avec nous et tout se passait très bien. Un bon petit gars. C’est justement, c’est presque un frère pour toi, et on ne va pas avec son frère.
— Écoute, je ne vois pas ce que le fait de le connaître depuis toujours m’empêche de vivre avec lui ni de l’aimer. Au contraire, on se connaît tellement bien que l’on sait exactement avec qui l’on est et ce que pense l’autre. Alors tu peux me dire que ça manque un peu de surprises, c’est peut-être regrettable pour les bonnes, mais au moins je n’en ai pas de mauvaises.
— Bien sûr, ce n’est pas faux. Oh là là ! Mais comment je vais annoncer ça à ton père ? Dire que je me lamentais que tu sois seule, que tu ne trouves personne pour te marier…
— Maman, pose-toi la question, posez-vous la question : pourquoi suis-je restée seule jusqu’à près de trente ans ?
— Oui ? Pourquoi ? Il y a une raison précise ? Parce que tu n’as pas trouvé « chaussure à ton pied » ?
— Et pour cause. Parce que depuis toute petite je suis amoureuse de Jérôme. Et lui ne me regardait pas, j’étais « la p’tite », et il faisait le malin avec mes sœurs. Mes sœurs… N’en parlons pas. Et après il s’est marié, j’étais désespérée… Je t’assure, j’ai pleuré des nuits entières. Et puis il a ...