1. Faiblesse éthylique


    Datte: 28/10/2023, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: J A, Source: Hds

    ... fut violent et me coupa le souffle, mais je ne lâchai rien, la sécurité du bambin avant tout. J’entendais des bruits assourdis qui palpitaient dans mon crâne. Soudain tout devint net, une vive douleur m’envahit et les sons devinrent compréhensibles, mais c’était une cacophonie.
    
    - Lâcher… ambulance… sauver… accident.
    
    Je sombrai loin de la douleur et du bruit. Je me réveillai couchée sur le ventre dans un lit d’hôpital. La première chose que je fis, fut de demander des nouvelles du petit, on me rassura, pas une égratignure. Tout le monde était aux petits soins pour moi. Mon sauvetage avait été filmé par des touristes et faisait la une des médias. Apparemment j’avais des fans à l’autre bout du monde.
    
    Le médecin vint m’expliquer que mon dos n’était qu’un gigantesque hématome, couvert de profondes plaies car mon chemisier ne m’avait pas vraiment protégée et je m’étais écorchée quand j’avais glissé sur le trottoir. De plus, ma tête avait heurté un poteau dans ma chute et je souffrais d’un trauma crânien. J’allais rester hospitalisée une bonne semaine au moins.
    
    Quelques jours plus tard, les médecins autorisèrent une visite pour laquelle j’avais donné mon accord. Quand je vis le bambin en pleine forme dans les bras de sa maman j’éclatais en sanglots. Nous pleurâmes toutes les deux pendant de longues minutes pendant qu’elle me remerciait sans cesse, puis l’infirmière vint l’avertir que la visite était terminée et elle sortit en me remerciant encore.
    
    Mes souvenirs des ...
    ... jours suivants furent assez flous, j’étais assommée par des calmants la plupart du temps. Finalement, mon séjour hospitalier dura presque trois semaines. À ma sortie, je pris un taxi et quittai mon statut d’héroïne pour retourner à ma solitude. Quand je rentrai à la maison la sensation de vide me pesa plus que d’habitude, je m’étais habituée à être entourée de gens.
    
    Les antidouleurs me permirent d’avoir une nuit plus ou moins correcte. Je me préparai un petit-déjeuner - juste un café en réalité - en bougeant à la vitesse du paresseux de Zootopie. J’étais percluse de douleurs et je n’avais pas fini de cicatriser. Quand on sonna à la porte je me souvins qu’une infirmière devait venir tous les jours pour changer les pansements et contrôler les plaies. J’ouvris la porte à la plus grande surprise de ma vie : Dominique.
    
    Il me regardait l’air de chercher à deviner mon état de santé. Son évidente préoccupation pour moi me fit du bien.
    
    - Salut Corinne.
    
    - Salut Dom. Si je m’attendais, viens entre.
    
    - Je ne te dérange pas ?
    
    - Pas de risque.
    
    J’ouvris la marche de mon pas de centenaire, jusqu’au salon où je lui fis signe de s’asseoir. Je dus m’asseoir sur une chaise en évitant de toucher le dossier, car les fauteuils étaient trop moelleux pour mon dos qui frottait douloureusement. J’attendis patiemment qu’il me précise la raison de sa visite, mais il ne semblait pas décidé à parler, je fis donc le premier pas.
    
    - Dis-moi, depuis quand es-tu revenu ?
    
    - Quelques mois, ...
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