Faiblesse éthylique
Datte: 28/10/2023,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: J A, Source: Hds
... j’ai repris le poste du directeur qui partait à la retraite.
- C’est bien, bravo.
- Je… je venais voir comment tu allais.
- On ne peut mieux, comme tu le vois.
- Je suis arrivé peu après ton départ en ambulance, il y avait du sang partout, Martine pleurait sans arrêt et je n’arrivais pas à la calmer, elle croyait que tu allais mourir par sa faute. Quand elle t’a vue à l’hôpital, couverte de pansement, cela l’a un peu rassurée, mais elle se sent d’autant plus coupable.
- Elle n’y est pour rien.
- Elle s’en veut d’avoir perdu Domi de vue et pense être responsable de tout ce qui est arrivé.
- C’était imprévisible, le clochard était agressif et accaparait son attention – son fils s’appelait Dominique comme lui, ça m’a fait mal -.
- Comment as-tu pu être là ? Le hasard fait-il si bien les choses ?
- Le hasard oui. Je me promenais quand je t’ai vu avec ta famille dans le parc. Je me suis arrêtée pour vous regarder, vous aviez l’air tellement heureux. Quand tu les as quittés je suis restée et quand ils sont partis je ne voulais pas rompre la magie, je les ai suivis et… et la suite tu la connais.
- Tu es courageuse, tu as pris d’énormes risques, tu aurais pu te tuer ou être plus grièvement blessée encore.
- La vie d’un enfant vaut plus que la mienne, le tien qui plus est.
Il me regarda d’un drôle d’air, mais notre conversation s’arrêta là car on sonnait à la porte. Cette fois c’était bien l’infirmière qui venait pour mes soins. Dom prit congé ...
... rapidement en me demandant la permission de revenir. J’acquiesçais, épuisée par la tension accumulée pendant notre brève discussion. J’obéis docilement à l’infirmière et après son départ je m’abandonnais à un sommeil réparateur.
Le lendemain l’infirmière était déjà passée, quand on sonna. Je me levai et allai péniblement ouvrir la porte. C’était Dom, il tenait le petit Domi dans les bras et Martine les accompagnait. Quand elle me vit, un sourire éblouissant apparut sur son visage et elle se jeta en avant pour me prendre dans ses bras. Elle se retint in extremis de faire cette bêtise, toute penaude et rouge de honte.
- Désolée je n’ai pas réfléchi.
- Ce n’est rien. Entrez, ça me fait plaisir de revoir ce p’tit gars.
Je les accompagnai jusqu’au salon et les priai de se mettre à leur aise. Pour ma part je me rassis sur ma chaise. Il y eu un moment de flottement, personne ne voulant prendre la parole. Je rompis le silence la première.
- Je suis vraiment heureuse que Domi aille bien. Quel âge a-t-il ?
- Il a 20 mois.
- Il est adorable, vous en avez de la chance.
- Oui, c’est la lumière de ma vie. Ça a été dur mais je ne regrette rien.
- Vous avez eu des difficultés pendant la grossesse ?
- Ah… heu non ce n’est pas ça. Ce sont mes parents. Ils m’ont mise à la porte lorsque je leur ai annoncé que j’étais enceinte. J’aurais bientôt dix-neuf ans, mais j’étais mineure à l’époque.
Je regardais Dom avec un air d’incompréhension. Qu’est-ce qu’il avait fait à ...