1. Faiblesse éthylique


    Datte: 28/10/2023, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: J A, Source: Hds

    ... Dom, je m’étais coupée du monde extérieur et personne n’avait vu mon plâtre, qui aurait peut-être pu permettre de faire le rapprochement.
    
    Trois ans sont passés et j’habite toujours les décombres de ma vie, les ruines de mon histoire d’amour. Je n’ai pas déménagé même si le loyer est élevé pour moi seule, je m’accroche à l’espoir que Dominique revienne un jour. J’ai vaguement essayé de l’oublier et de refaire ma vie deux ou trois fois, mais sans succès. Aucun de ces hommes n’était Dominique, pas un ne lui arrivait pas à la cheville, à quelque niveau que ce soit.
    
    Je ne m’étais jamais projetée dans le futur quand j’étais avec Dom, mais je réalisai que j’avais espéré fonder une famille pour mes trente ans. Maintenant que je les avais, ma solitude me pesait d’autant plus. Après le travail, plutôt que de rentrer à la maison constater le vide mon existence, je déambulais souvent sans but pour essayer de me changer les idées, sans succès je l’avoue.
    
    Ce jour-là, le printemps approchait de son terme et à 19h il faisait jour. Je traversais un parc le regard dans le vide quand quelque chose attira mon attention et mon regard se focalisa sur… Dom !
    
    Il était assis sur un banc à côté d’une jeune femme avec qui il discutait. Devant lui, accroché à sa jambe, un petit garçon de deux ans maximum cherchait à attirer son attention. Dom le prit dans ses bras et le couvrit de bisous pour le plus grand plaisir du bambin qui riait aux éclats.
    
    Dom avait refait sa vie, il était père et ...
    ... tous mes fantasmes de retrouvailles et de réconciliation s’effondraient. Je me dirigeai dans une sorte de brouillard vers le banc le plus proche où je me laissai tomber plus que je ne m’assis. Je contemplai la vie dont j’avais rêvé se dérouler sous mes yeux. Ils avaient l’air si heureux que la jalousie me tordait les tripes. Je l’avais mérité mais ça n’en faisait pas moins mal.
    
    Dom se leva, dit quelque chose à son épouse et partit. Je restai à contempler sa famille jusqu’à ce que sa femme se lève et parte à son tour. Tel un automate, je me levai et les suivis toujours fascinée. Ils avançaient lentement car le petit garçon têtu avait tenu à marcher à côté de sa maman.
    
    Ils étaient sortis du parc, quand un clochard s’accrocha à la poussette et interpella la jeune maman. Le ton de la discussion monta rapidement, la femme essayait de se dégager, mais le clodo ne voulait pas lâcher prise. Le petit garçon avait pris peur et s’était éloigné. Je le vis brusquement se diriger droit vers le bord de trottoir.
    
    Je paniquai, la circulation était dense et il allait tomber au milieu du trafic sous les roues d’une voiture. Je piquai le sprint de ma vie. Le gamin allait tomber, sa mère s’aperçut de son absence et son visage devint un masque de terreur en le voyant. Le petit basculait déjà quand je l’attrapai à bout de bras et, emportée par mon élan, je tombai sur le trottoir en pivotant pour que mon dos percute le sol, pendant que je protégeai le gamin serré sur ma poitrine.
    
    Le choc ...
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