1. Faiblesse éthylique


    Datte: 28/10/2023, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: J A, Source: Hds

    ... collègues.
    
    - Salut Paul, je cherche Dom.
    
    - Il est parti. Je pensais que tu le savais.
    
    - Quoi ? Parti où ?
    
    - Il a accepté le poste que personne ne voulait au Canada. Comme il pouvait partir tout de suite, la direction était ravie. Il a dû décoller ce matin.
    
    Je dus m’appuyer sur le bureau pour ne pas tomber. Un étau me serrait la poitrine et m’empêchait de respirer. Dom était parti le plus loin possible, dégoûté par ce que j’avais fait. Je sortis sans dire un mot à son collègue interloqué. Je titubai vers la sortie et rentrai, par je ne sais quel miracle, à la maison.
    
    Une fois arrivée je tournai en rond à la maison en imaginant des scénarios plus invraisemblables les uns que les autres. Je revenais sur les événements et je les modifiais pour correspondre à ce que je souhaitais. Je n’avais pas cédé à Serge, je ne le connaissais même pas car il avait été renversé par une voiture en venant à la soirée ou agressé dans une ruelle ou mieux encore, il n’était jamais né. Je lui avais planté ma fourchette quand il avait commencé à me caresser la main ou je l’avais jeté de la terrasse. Je délirais en inventant des scénarios car je ne voulais pas affronter cette réalité qui me faisait si mal.
    
    Ces ignobles photos. Comment ? Qui ? Pourquoi ? Et soudain une révélation, je savais qui. Je me précipitai à nouveau dehors, je devais rendre une visite, c’était loin mais j’avais envie de marcher. Arrivée devant la porte je sonnai et Sonia l’ouvrit.
    
    - Salut Corinne, quelle ...
    ... surprise de…
    
    Je frappai de toutes mes forces. Je n’avais jamais levé la main sur qui que ce soit, mais là, ma rage était indescriptible. Ce fut comme de frapper un mur, une douleur fulgurante traversa ma main, mais je m’en foutais car un mur ne s’écroule pas le visage couvert de sang.
    
    Je sortis dans la rue et remarquai que ma main enflait à vue d’œil et me faisait de plus en plus mal. Je la passai sous l’eau d’une fontaine qui était sur mon chemin mais rien n’y faisait, je décidai donc et passer aux urgences. L’infirmière à qui je racontai avoir frappé le mur à la suite de ma rupture avec mon compagnon, me regarda avec commisération.
    
    Une heure plus tard j’étais en salle de plâtre quand je vis passer un brancard avec une silhouette couverte de sang, l’ambulancier donnait les premières constatations à un médecin.
    
    - Jeune femme 27 ans. Fracture du nez, perte de trois incisives, important trauma du visage. La police pense à une violente agression.
    
    - OK on va faire des radios en urgence pour voir l’étendue des dégâts.
    
    J’avais fait fort mais je ne regrettais rien, même si je devais finir en prison, ce qui n’arriva finalement pas. J’appris quelques mois plus tard que Sonia s’était réveillée avec une amnésie rétrograde, sans aucun souvenir des 24h précédent son agression. Dans l’état où j’étais, j’avais oublié mon portable et il n’avait pas borné dans la zone, personne ne m’avait vue, je n’étais donc pas le moins du monde suspecte. Faisant le deuil de ma relation avec ...
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