Vague scélérate
Datte: 24/10/2023,
Catégories:
ffh,
vacances,
voyage,
bateau,
Oral
pénétratio,
aventure,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... déjà été éjectés du bateau au moment où j’ai plongé, je ne le savais même pas.
Mes amis viennent me rendre visite, et Frane aussi souvent qu’elle le peut. Elle me dit d’être confiant, que Laure remue ciel et terre pour moi.
— Surtout, dis-lui bien de ne pas toucher à la mer, on sait ce que ça peut donner !
— Ah, c’est bien. Je vois que tu as gardé ton sens de l’humour. À bientôt. Je t’aime… Nous t’aimons.
Les nouvelles ne tardent pas, même si le temps en taule paraît beaucoup plus long que sur l’atoll. Eh oui, la taule et l’atoll, pas de quoi rire. Un beau matin, on vient me chercher dans ma cellule, on me rend mes affaires et on me libère. « Libération sous caution », me disent-ils, avec interdiction de quitter l’île. Frane m’attend à la sortie et me saute au cou. Puis elle m’emmène jusqu’à son hôtel, l’un des plus classe de Saint-Denis. Bonheur de me doucher longuement, de me changer, de chasser l’odeur animale de la prison.
— Qui a payé la caution ?
— Nous, bien sûr.
— Cher ?
— 150 000 €, le tarif « normal ».
— Me voilà dans vos dettes.
— C’est un détail. Ton avocat arrive après-demain de métropole. Le meilleur sur le marché, la coqueluche des prétoires.
— Il faut bien ça pour défendre un innocent…
Ah ! Une nuit entre les cuisses tendres de Francesca, c’est comme l’éclair pendant l’ouragan, l’éblouissement total à la sortie du tunnel. Je revis à quelques détails près. Je veux des fringues neuves, qui n’aient pas subi le naufrage ni la prison, et ...
... puis un tas de choses qui ont été perdues et qui me manquent, notamment mes clopes préférées. Nous sortons faire des courses tous les deux, nous tenant par la main, comme sur la plage de l’atoll. Erreur fatale ! Un « papa rassi », comme je les appelle, en profite pour faire le cliché de la une locale du lendemain :« La riche héritière avec l’assassin (présumé) de son père ». J’en chiale pour elles deux. Merde ! Moi, une victime au même titre que les autres, même si je suis rescapé, traîné dans la boue et traité d’assassin. Ah ! La presse « people »… Le célèbre avocat arrive, nous nous entretenons longuement. Je joue le jeu et je lui dis tout. Une énième fois, l’histoire de la croisière et du naufrage, mais à lui je raconte aussi notre liaison avec Frane et Laura. Et je lui tends le torchon de la veille. Ça le fait sourire, ça y est, il a son plan.
— Votre cas me paraît assez limpide. Autorités et assurances ont trouvé le pigeon, celui qui va porter le chapeau, celui qu’on va presser jusqu’à l’insolvabilité. Les médias en profitent, ils tiennent leur gibier, le responsable, le coupable, qui se cache de cellules en hôtels. Il faut que le pigeon devienne un aigle. Puisque les médias vous traquent, il faut utiliser les médias. Il faut faire les plateaux télé, les studios radio, les articles de journaux. Il faut crier au grand jour votre vérité. Il faut rencontrer les familles des victimes et leur expliquer ce qui s’est passé réellement, qu’ils comprennent, qu’ils vous donnent ...