Vague scélérate
Datte: 24/10/2023,
Catégories:
ffh,
vacances,
voyage,
bateau,
Oral
pénétratio,
aventure,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... secondes. J’attrape au vol un t-shirt en me précipitant dehors, bientôt suivi par mes compagnes d’infortune dans le plus simple appareil. Un gros bimoteur à hélices, genre avion de reconnaissance, passe une première fois au-dessus de mes sauts et de mes signaux. Il tourne puis revient plus bas, rasant presque le lagon. Nous sautons et agitons encore nos bras en gestes désespérés. Il oscille de droite et de gauche, montrant ainsi qu’il nous a repérés. Puis il tourne encore et revient, mais plus haut cette fois, et un objet en tombe, suivi rapidement du claquement sec d’un parachute qui se déploie. Nous courons derrière la corolle de nylon rouge, ce qui nous entraîne presque de l’autre côté de l’île. Nous déballons le cadeau du père Noël tombé du ciel, alors que le bruit des moteurs décroît. Normal, ce n’est pas un hydravion et nous n’avons pas de piste d’atterrissage. Il faudra attendre des secours par voie de mer, mais nous sommes repérés, c’est l’essentiel. Merci pour le cadeau. Nous trouvons une quantité de couvertures inutiles, deux douzaines de bouteilles d’eau et quantité de rations de survie. Pain de mie, biscuits, boîtes de pâté et de lait concentré sont plutôt bienvenus, mais pas les boîtes de thon et de sardines. On a mieux. Cette fois, nous sommes vraiment enthousiastes. La fin du calvaire ou la fin des vacances, c’est selon.
Il faut encore trois jours d’attente, occupés à préparer nos bagages, avant qu’un autre grondement emplisse notre univers sonore. Le gros ...
... navire s’arrête à environ un kilomètre de l’atoll, et je perçois clairement le bruit des chaînes d’ancres qui se déroulent. À sa forme caractéristique, pont plat surplombé d’un haut kiosque, je reconnais un porte-hélicoptères. Confirmation immédiate, car deux gros hélicos viennent se poser sur notre plage dans des nuages de sable et de débris. Salut militaire.
— Où sont les autres, questionne le chef ?
— Perdus en mer, nous ne sommes que trois.
— Bien, suivez-moi…
Nous devons baisser les têtes avant de grimper dans l’un de ces Caïmans. D’autres ordres ont claqué et les bidasses débarqués se ruent sur notre campement, arrachant tout, détruisant tout et stockant les débris de notre petit paradis dans un filet étalé au sol. Le gugusse prend nos noms et demande si nous avons des papiers, il s’en empare tandis que nos trésors de deux mois montent dans le ciel au bout d’un câble. Les militaires ne perdent pas de temps. Déjà, certains s’agitent autour de l’épave et glissent d’énormes sangles entre les coques explosées. Un autre hélico à deux rotors, beaucoup plus gros, vole en stationnaire au-dessus du bateau et descend un lourd crochet. Quatre boucles y sont enfilées et les troufions se replient vers la plage. Alors dans un bruit d’enfer, le gros frelon reprend péniblement de l’altitude entraînant avec lui la carcasse de plastique. Aussitôt, les soldats rappliquent et ramassent tous les débris, remplissant un nouveau filet. J’en aperçois un qui arrache mon éolienne et mon ...