1. Vague scélérate


    Datte: 24/10/2023, Catégories: ffh, vacances, voyage, bateau, Oral pénétratio, aventure, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... douleurs et je n’avais pas touché à sa cabine. La décision de Laura montre qu’elle commence à cicatriser de son chagrin, ou du moins à le surmonter. Vivement que les matelas soient secs, la nuit est encore pénible pour le dos.
    
    Laura rapporte les valises de son père d’où elle sort effectivement une trentaine de tubes d’aluminium bien fermés, contenant chacun un gros havane. Je décide de m’en octroyer un par jour jusqu’à épuisement, bien meilleurs que le tabac à pipe trop raide du capitaine. Avec les poulies et le bout’ de la bôme, je fabrique un palan qui, attaché au bastingage, permet d’extraire les choses les plus lourdes. D’abord les matelas des cabines doubles, trempés et lourds aussi comme des ânes morts, bien qu’ils soient séparés en deux matelas de quatre-vingts. Six matelas à tirer donc que nous plaçons sur les rochers les plus pointus pour faire comme un chemin vers notre campement. À l’autre bout, Frane qui va de mieux en mieux charrie des bassines de sable pour compléter ce sentier d’accès à l’épave. Nous avons encore des tonnes de choses à récupérer, à commencer par les plus grandes voiles. Au lieu de bricoler avec les focs, une seule voile nous permet de monter une vaste tente tenue par les deux tangons et arrimée avec les haubans d’acier dont il a suffi de démonter les manilles. Les focs en tapis de sol, une grand-voile bien tendue et enterrée sur plusieurs dizaines de centimètres, nous voilà un abri très correct. Le tourmentin nous sert de « portière » pour ...
    ... protéger le couchage. Les trois matelas placés au fond côte à côte avec des draps bien séchés au soleil, notre campement pourrait avoir un aspect sympathique de camping sauvage dans un paysage magnifique… si la situation n’était pas aussi critique.
    
    Une quinzaine s’est écoulée depuis l’échouage. Les copains doivent commencer à s’alarmer, du moins on l’espère. Nous devions rentrer avant-hier à la Réunion. Désormais, notre organisation se fait en deux parties : le matin est consacré à la subsistance alimentaire, pêche, cueillette, ramassage du bois mort pour le feu ; l’après-midi, nous continuons à récupérer des objets dans l’épave, ne serait-ce que du bois de meubles pour le feu. Et puis j’accède enfin à la soute arrière où se trouvent les réservoirs. Un mètre cube d’eau douce, inutile de chercher à le déplacer, même en rêve, ça pèse exactement une tonne. Alors nous avons recours à des bidons alimentaires trouvés dans la cuisine, ayant contenu qui de l’huile, qui du vinaigre, qui du lait. Se laver à l’eau de mer, c’est mieux que rien, mais pour les cheveux, notamment, c’est pas terrible. Ça poisse. Nous nous accordons un litre par semaine chacun pour nous rincer les tifs après shampooing à l’eau de mer. Je n’utilise qu’un demi-litre avec mes cheveux courts, je file le reste à Francesca pour bien rincer sa tignasse longue et bouclée. En attendant la pluie qui ne vient pas, nous avons étalé le spi, cette immense voile ballon, sur la pente du piton volcanique, espérant ainsi que ...
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