Mourir d’aimer ou presque (3) - Histoires de Sexe

Mourir d’aimer ou presque (3)

... couleur crème, très transparent. Tellement transparent qu’il laisse entrevoir un balconnet blanc, lui aussi très transparent au point de ne pratiquement rien cacher. Décidément, même si j’ai déjà tout vu dans le détail, elle m’a gâté !

Elle s’agite encore un peu pour préparer et servir l’apéritif et me rejoint enfin sur le canapé, mais continue encore un peu à exprimer ses sentiments, ses remerciements, sa reconnaissance et se tait enfin. Nous sommes dans l’harmonie la plus totale et je lui fais part de mes réflexions :

— Tu sais, mon Aphrodite, j’ai trouvé la semaine dernière interminable ! Quinze jours sans te voir, c’est un supplice.

Long, très long silence. Je décèle un léger tremblement dans sa voix :

— Oui… je sais… mais nous en reparlerons tout à l’heure… Ne gâchons pas ce moment…Carpe diem.

Apéritif, plateau-repas dans le salon, musique douce, pénombre… L’enchantement est là.

— Dis-moi, gentil tourtereau, tu n’aurais pas envie de rejoindre notre petit nid douillet ?
— Oh oui, ma belle tourterelle.

Au petit matin, émergeant d’une somnolence délicieuse, je chuchote :

— Tu voulais qu’on reparle de nos séparations ?
— Oui, enfin… j’ai longuement réfléchi et il faut que je te le dise, j’aurais dû le faire plus tôt, mais je n’ai pas eu le courage, j’ai attendu le dernier moment…

Je sens l’angoisse me gagner, mais elle reprend :

— Il nous faut voir la vérité en face. Mon pauvre chéri, le plus dur est à venir ! Tu as vu le calendrier ? Nous ...

... sommes le 27 juin, et à midi, nous sommes en vacances pour deux mois et demi !
— Oui, et alors ?
— Je comprends que tu n’aies pas envie de regarder la réalité en face, et pourtant… Ta réalité, c’est que tu vas rentrer chez toi et commencer ton job d’été. La mienne, c’est que pendant deux mois et demi, je serai avec ma fille et mon mari. Je suis désolée, je n’ai pas su te le dire plus doucement, mais c’est comme ça, plus de deux mois sans nous voir !

Je suis anéanti. Je suis tellement resté sur mon nuage depuis deux mois que je n’y ai même pas pensé.

— On peut peut-être trouver une solution pour se voir de temps en temps ?
— J’en aurai évidemment envie, mais ce serait une pure folie, mon ange, trop risqué. Nous ne pourrions pas nous voir ici, et ailleurs ce serait risquer d’être vus, repérés. Tu sais, Mâcon est une petite ville, et tout finit par se savoir. Imagine le scandale : une prof d’EN avec son élève, qui plus est, mineur ! (Eh oui, on n’est majeur qu’à vingt et un ans) Tu serais peut-être renvoyé et pour moi, c’est sûr : mise à pied, enquête, radiation, tribunal, jugement, peut-être la prison ! … Tu voudrais que nous prenions ce risque ?
— La prison, mais pourquoi la prison ?
— Je risque une inculpation pour détournement de mineur !
— Mais je suis consentant !
— Tu sais la justice ne peut pas entendre ça ! Et bien sûr tes parents l’apprendraient, et crois-moi, il y aura toujours des gens bien intentionnés pour leur conseiller de porter plainte !

Je reste ...