Mourir d’aimer ou presque (3) - Histoires de Sexe

Mourir d’aimer ou presque (3)

... un verre de bon vin blanc ?
— Je vais prendre comme toi !

Et hop, encore une connerie.

— Mais non, mon ange, choisis ce qui te plaît ! Nous avons tous les deux l’envie de nous rapprocher, d’arriver à l’apothéose. Mais il faut que tu saches une chose : pour les hommes, comme pour les femmes, l’alcool, à dose raisonnable, permet de se désinhiber !
— Chérie, je ne sais pas ce que ça veut dire.
— Décidément, tu cherches toujours la prof ! (Petit rire)

Il faut sauver la face :

— Non, pas la prof, la guide !
— Alors, se désinhiber ? Nous avons tous des inhibitions, c’est-à-dire que nous avons des craintes, des gênes, voire des peurs qui peuvent nous amener à être timides, repliés sur nous-mêmes. Je ne vais pas te faire cours ce soir, tu verras cela en philo l’an prochain. Concrètement, mon chéri, ce soir, nous avons tous les deux envie de nous retrouver plus loin et d’aller vers l’inconnu. Et donc un peu d’alcool permet de se détendre, de refouler nos craintes, de quitter notre réserve naturelle, d’être plus confiant ou moins coincé si tu préfères.
— Merci Docteur, que me conseillez-vous ?
— Ne te moque pas, sois toi-même sans chercher à prendre comme moi. Tu as envie de quoi ?
— J’aime bien un bon whisky !
— Alors, je vais te préparer un petit Chivas, et même si mon mari prétend que c’est un crime, je vais te mettre quelques glaçons. Pour la suite, retiens ce que je te dis : il faut trouver la dose juste, parce que si tu la dépasses, ça peut être vite ...

... catastrophique surtout pour un homme. Tu peux ne plus te sentir vraiment un homme !
— Et pour une femme ?

Grand éclat de rire, puis :

— Les autres, je ne sais pas, mais en ce qui me concerne, je dois aussi faire attention, sinon je ne me contrôle plus du tout.

Humm ! Un programme ? Sautant du coq à l’âne, et sans hésiter je lui révèle mon ignorance :

— Il faut que je t’avoue : je n’ai jamais fait de latin, ça veut dire quoicarpe diem ?
— Tu vois que tu ne peux pas te passer de la prof ! Ça veut dire cueille le jour présent sans te soucier du lendemain. Une expression d’un poème d’Horace qu’on résume souvent par « Vis l’instant présent ! »
— Merci, madame le professeur, je vais encore me coucher moins bête ce soir.
— J’espère que tu apprendras aussi quelques autres choses, moins latines !

Éclats de rire, baisers langoureux. Ah oui,carpe diem, c’est trop bon ! Elle repart à la cuisine, revient vite avec mon Chivas et quelque chose que je n’ai encore jamais vu : une espèce de pot en terre cuite manifestement givré, duquel dépasse le goulot d’une bouteille de vin blanc. Je ne pose pas de question !

— Chéri, est-ce que tu peux ouvrir la bouteille et me servir un verre ? Moi, je vais boire du vin, il y a moins d’alcool. Sinon…

J’ouvre la bouteille avec précaution, sens le goulot pour vérifier qu’il n’est pas bouchonné, verse quelques gouttes dans son verre, hume, goûte, et lui sers un bon verre tout en jetant un œil sur l’étiquette. Ah oui, nous sommes en Mâconnais ...