Mourir d’aimer ou presque (3) - Histoires de Sexe

Mourir d’aimer ou presque (3)

... un lys blanc, ça fait un nombre impair, et je sais ce que je pourrai dire si jamais elle me pose des questions ! Je trouve le temps long attendant que le bouquet soit terminé, mais la bouquetière y apporte un grand soin. Elle me le tend enfin, et dans un grand sourire déclare :

— Excellent choix, monsieur, il y a une femme qui a beaucoup de chance, je vous souhaite une excellente soirée.

Je dois être un peu en retard ? Pas du tout, je suis parti tellement tôt. La porte s’ouvre : je suis accueilli, que dis-je, ébloui par son sourire lumineux. La porte se referme derrière moi. Je lui tends le bouquet pour me libérer, elle le prend d’une main pour se blottir, puis se dégage doucement pour le regarder :

— Oh, mon amour des roses rouges ! Te connaissant, tu ne les as pas choisies par hasard ! C’est peut-être encore plus fort que des mots, merci ! Attends, je compte 1, 2, 3… 8. Ah oui, 9 avec le lys. Par contre, je suis désolée, mais je ne connais pas la signification du lys qui domine le reste, tu m’expliques ?
— Madame le professeur, vous séchez ? Je vous mets un blâme : le lys blanc représente ce que vous m’avez enlevé, retiré, cueilli doucement, patiemment, tendrement ces deux derniers mois, ce dont je vous suis infiniment reconnaissant !
— Mais je t’ai retiré quelque chose ? Tu m’inquiètes !
— Tu le sais bien : mon innocence et ma virginité !(J’omets volontairement la pureté.) C’est ma petite fleur que tu as cueillie avec tant de délicatesse.

Chacun peut ...

... imaginer ce qui suit ! Elle nous sort de ce doux moment :

— Viens, il faut que je les mette vite dans l’eau pour les garder longtemps.

Je la suis au salon, et elle s’épanche tout en cherchant un vase, installant ses fleurs, mettant l’eau et posant le tout sur la table basse :

— Elles sont trop belles… et quelle déclaration, mon ange ! Quand elles seront fanées, je les ferai sécher pour les garder… Il faudra que je demande à ma fleuriste si je peux faire sécher ta petite fleur, j’aimerais tant la garder !

Pas un instant je ne songe à essayer de l’interrompre, et elle continue, intarissable :

— Ah oui, c’est vrai, IL va rentrer demain… Oui, mais bon, il ne va même pas les remarquer… Tiens, je ne me souviens même plus la dernière fois qu’il m’en a offert… et puis s’il me pose des questions, je lui dirai que ce sont mes élèves qui me les ont offertes pour la fin d’année… ce n’est qu’un demi-mensonge. Mon amour, tu ne m’as pas dit pourquoi autant ? Tu t’es ruiné, trois m’auraient procuré autant de bonheur !
— Tu n’as pas trouvé ? Tu m’as offert huit jeudis fabuleux, et j’ai ajouté ma petite fleur pour faire un nombre impair !

Et elle recommence son bavardage. Je suis amusé d’entendre un tel débit. Je sens bien que j’ai fait mouche, mais c’est quand même un peu long. J’écoute ses réflexions lorsque je pense à regarder enfin la tenue qu’elle a choisie : Jupe bleu marine, hauts talons de la même couleur, et plus révélateur : corsage ajusté, deux boutons non attachés, ...