Philosophie du plaisir (2) : Sade, le Marquis et ses œuvres.
Datte: 05/07/2019,
Catégories:
Dans la zone rouge,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... plus malade est bien celui que cette lecture énerve sensuellement. Comment a-t-il osé ? Celui qui écrivait ces pages aberrantes le savait, il allait le plus loin qu'il est imaginable d'aller »
JUSTINE ET LES MALHEURS DE LA VERTU
« Justine ou les Malheurs de la vertu » est le premier ouvrage du marquis de Sade publié de son vivant, en 1791, un an après avoir été rendu à la liberté par la Révolution et l’abolition des lettres de cachet. C’est aussi la deuxième version de cette œuvre emblématique, sans cesse récrite, qui a accompagné Sade tout au long de sa vie.
Une première version, intitulée « Les Infortunes de la vertu » a été écrite en 1787: la version primitive écrite à la Bastille était un conte philosophique, destiné à faire partie du recueil des Contes et Fabliaux du XVIIIe siècle que Sade était en train de rédiger.
Un résumé de la version de 1791 a été donné par Maurice Heine dans sa biographie du marquis de Sade:
« Vers 1775, Justine, renvoyée à douze ans du couvent parce qu’elle est soudain devenue orpheline et pauvre, mène, à Paris, une vie de misère et de combats pour sa vertu.
Faussement accusée de vol par son maître, l’usurier Du Harpin, elle s’évade à seize ans de la Conciergerie, mais c’est pour courir au-devant d’un viol dans la forêt de Bondy. Elle trouve une bonne place dans un château voisin et la quitte au bout de quatre années, sous la dent des molosses déchaînés contre elle par le jeune comte de Bressac dont elle a refusé ...
... d’empoisonner la tante.
Recueillie et soignée par Rodin, aussi habile chirurgien que libertin instituteur, elle en est marquée au fer rouge et chassée (…).
À vingt-deux ans, elle reprend courageusement la route, atteint Sens, puis Auxerre, d’où elle repart le 7 août 1783. Un pèlerinage auprès de la Vierge miraculeuse de Sainte-Marie-des-Bois la fait devenir victime et rester, six mois, captive des quatre moines lubriques et meurtriers de cette abbaye.
Évadée au printemps de 1784, elle tombe, dès le surlendemain, au pouvoir du comte de Gernande qui la saigne pendant près d’un an, beaucoup moins pourtant que son épouse qui en meurt.
Il ne lui arrive rien de bon à Lyon où elle retrouve son violeur, ni sur la route du Dauphiné où, près de Vienne, elle a la malchance de croire aux promesses d’un nommé Roland, qu’elle vient de secourir, sans se douter qu’elle va suivre dans son repaire des Alpes le chef d’une bande de faux-monnayeurs.
Plus maltraitée qu’une bête de somme pendant des mois, ensuite arrêtée et conduite à Grenoble avec le reste de la bande, elle n’est sauvée de l’échafaud que par l’éloquence de l’illustre et généreux Servan.
Mais bientôt compromise dans une nouvelle affaire et se disposant à quitter Grenoble, elle manque y être la victime d’un évêque, puis se voit par vengeance accusée d’incendie, de vol et de meurtre. Incarcérée de ce chef à Lyon, elle y est tourmentée et condamnée par un juge prévaricateur et débauché.
Conduite à Paris pour la confirmation ...