1. Philosophie du plaisir (2) : Sade, le Marquis et ses œuvres.


    Datte: 05/07/2019, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... garçonnière rue Mouffetard pour « débauche outrée » et est enfermé au donjon de Vincennes sur ordre du roi à la suite d'une plainte déposée par une prostituée occasionnelle, Jeanne Testard, qui n'a pas apprécié les petits jeux sadiques et blasphématoires du marquis. Il sera assigné à résidence jusqu’en septembre 1764.
    
    Il succède à son père dans la charge de lieutenant-général aux provinces de Bresse, Bugey, Valromey et Gex. Il se rend à Dijon pour prononcer le discours de réception devant le parlement de Bourgogne. De retour à Paris, il a des liaisons avec des actrices connues pour leurs amours vénales avec de grands seigneurs : Mlle Colet, dont il tombe amoureux, Mlle Dorville, Mlle Le Clair, Mlle Beauvoisin, qu’il amène à La Coste, où il la laisse passer pour sa femme, au grand scandale de sa famille !
    
    ARCUEIL, LE PREMIER SCANDALE
    
    On apprend, au printemps 1768, qu’un marquis a abusé de la pauvreté d'une veuve de trente-six ans, Rose Keller, demandant l'aumône place des Victoires : il a abordé la mendiante, lui a proposé, selon la version de Rose Keller lors du procès, une place de gouvernante.
    
    Sade fait semblant de comprendre qu'elle se prostitue de temps à autre (ce sera sa défense lors du procès), car les veuves et femmes abandonnées de cette époque peuvent être réduites à la fois à mendier et à se prostituer. Il affirmera toujours qu’il lui a proposé de l'argent dans ce cadre. Sur son acceptation, il l'a entraînée à L’Aumônerie, une petite maison de campagne ...
    ... d'Arcueil, qu'il loue sous le nom de sieur Lestargette et où il emmène régulièrement mendiantes et prostituées qu'il fait recruter par son valet dans les maisons de débauche de la capitale. Là, il lui a fait visiter la maison, jusqu'à l'entraîner dans la chambre de gouvernante à l'étage où il l'a attachée sur un lit, flagellée cruellement avec un fouet à nœuds, incisée avec un canif, enduit ses blessures de cire brûlante et recommencé jusqu'à atteindre l'orgasme en la menaçant de la tuer si elle ne cessait de crier. Pour conclure, il l'a contrainte, puisque c'était le dimanche de Pâques, à des pratiques blasphématoires. Puis Sade l’enferme et retourne au rez-de-chaussée auprès des prostituées. Rose réussit à s'enfuir par la fenêtre et à ameuter tout le village.
    
    La famille, Sade et Montreuil réunis, se mobilise pour soustraire Donatien à la justice. La famille obtient le retrait de la plainte devant la juridiction parlementaire contre 2 400 livres pour la plaignante. Le jugement royal le condamne finalement à six mois de détention. Il est libéré en novembre, mais il lui est enjoint de se retirer dans ses terres de Lacoste, en Provence.
    
    L’AFFAIRE DE MARSEILLE
    
    Il ne s’agit plus cette fois d’une fille mais de cinq.
    
    Le 25 juin 1772 à l’hôtel des Treize Cantons, le marquis a proposé à ses partenaires sexuelles des pastilles à la cantharide au cours d'une « soirée de Cythère ». Deux filles se croient empoisonnées, les autres sont malades. Comme en 1768, la rumeur enfle. ...
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