1. Philosophie du plaisir (2) : Sade, le Marquis et ses œuvres.


    Datte: 05/07/2019, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    AVERTISSEMENT
    
    Donatien Alphonse François de Sade (1740-1814) fut longtemps voué à l'anathème, en raison de la part accordée dans son œuvre à l'érotisme et à la pornographie, associés à des actes de violence et de cruauté.
    
    Détenu sous tous les régimes politiques, il est emprisonné pour divers motifs, notamment pour dettes, empoisonnement et sodomie, puis enlèvement et abus sur des jeunes filles. Sur les soixante-quatorze années de sa vie, il passe un total de vingt-sept ans en prison ou asile de fous.
    
    Occultée et clandestine pendant tout le XIXe siècle, son œuvre littéraire fut réhabilitée au XXe siècle par Jean-Jacques Pauvert, qui le sort de la clandestinité en publiant ouvertement ses œuvres sous son nom d'éditeur, malgré la censure officielle dont il triomphe par un procès en appel en 1957. La dernière étape vers la reconnaissance est sans doute représentée par l’entrée de Sade dans la bibliothèque de la Pléiade en 1990.
    
    Son nom est passé à la postérité sous forme de substantif. Dès 1834, le néologisme « sadisme », qui fait référence aux actes de cruauté décrits dans ses œuvres, figure dans un dictionnaire ; le mot finit par être transposé dans diverses langues.
    
    J’ai veillé, dans ce texte, à ne pas reproduire certains passages des sources que j’ai consultées et qui me semblaient ne pas correspondre à la charte de HdS.
    
    LES DEBUTS DU DIVIN MARQUIS
    
    Sade appartient à l’une des plus anciennes maisons de Provence.
    
    Donatien passe les trois premières ...
    ... années de sa vie à l’hôtel de Condé éloigné de ses parents. Élevé avec la conviction d’appartenir à une espèce supérieure, sa nature despotique et violente se révèle très tôt. De quatre à dix ans, son éducation est confiée à son oncle, l’abbé Jacques-François de Sade, qui l’héberge au château de Saumane, près de L'Isle-sur-la-Sorgue, où il s’est retiré après une existence mondaine. Cet abbé aime vivre et bien vivre, s’entourant de livres et de femmes.
    
    À dix ans, Donatien entre au collège Louis-le-Grand, que dirigent les pères jésuites, établissement alors le mieux fréquenté et le plus cher de la capitale. Il a à peine quatorze ans lorsqu’il est reçu à l’École des chevau-légers de la garde du roi, en garnison à Versailles, qui n’accepte que des jeunes gens de la plus ancienne noblesse. À dix-sept ans, il obtient une commission de cornette (officier porte-drapeau), au régiment des carabiniers du comte de Provence, frère du futur Louis XVI, et prend part à la guerre de Sept Ans contre la Prusse. À dix-neuf ans, il est reçu comme capitaine au régiment de Bourgogne.
    
    Il a déjà la pire réputation. Il est joueur, prodigue et débauché. Il fréquente les coulisses des théâtres et les maisons des proxénètes.
    
    Le 17 mai 1763, le mariage du marquis et de Renée-Pélagie, fille aînée de Cordier de Montreuil, président honoraire à la cour des Aides de Paris, de petite noblesse de robe, mais dont la fortune dépasse largement celle des Sade.
    
    Le 29 octobre 1763, il est arrêté dans sa ...
«1234...10»