1. Philosophie du plaisir (2) : Sade, le Marquis et ses œuvres.


    Datte: 05/07/2019, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... archives, notamment juridiques, et les manuscrits, transcrivant ceux-ci, comme le fameux rouleau à l'écriture microscopique des Cent Vingt Journées de Sodome. Son entreprise d'édition critique de ces textes part du principe qu'« un texte du marquis de Sade devait être traité avec le même respect qu'un texte de Pascal. »
    
    Outre ses articles et préfaces sur le « divin marquis », ce travail aboutit à la publication, inachevée, d'une Vie de Sade, de Morceaux choisis et à l'exhumation des Historiettes, Contes et Fabliaux (1926), du Dialogue entre un prêtre et un moribond (1926), des Infortunes de la vertu (1930) et des Cent Vingt Journées de Sodome (1931-1935).
    
    Je terminerai cette partie biographique par une brève présentation des principales œuvres du Marquis, que je n’ai jamais réussies à lire jusqu’au bout, bien qu’elles figuraient dans « l’enfer » de la bibliothèque familiale.
    
    Je reviendrai plus en détails, dans un prochain texte, sur la philosophie de Sade, ma perception de cet auteur, de ses œuvres et du sadisme, en disant tout de suite que je n’adhère pas, tout en reconnaissant qu’il fût un des grands « écrivains et philosophes du plaisir », dont je souhaite évoquer le parcours dans cette rubrique « Philosophie du plaisir »
    
    LES 120 JOURNEES DE SODOME
    
    Les « Cent Vingt Journées de Sodome, ou l'École du libertinage » est la première grande œuvre du marquis de Sade, écrite à la prison de la Bastille à partir de 1785. Telle qu’elle est, l’œuvre ne présente qu’une ...
    ... version inachevée, que l’auteur eût probablement poursuivie s’il ne l’avait perdue en 1789.
    
    Vers la fin du règne de Louis XIV, quatre aristocrates âgés de 45 à 60 ans, « dont la fortune immense est le produit du meurtre et de la concussion », le duc de Blangis, l’évêque son frère, le président de Curval et le financier Durcet, s’enferment, en plein hiver, dans un château perdu de la Forêt-Noire, le château de Silling, avec quarante-deux victimes soumises à leur pouvoir absolu : leurs épouses (chacun a épousé la fille de l'autre) et de jeunes garçons et jeunes filles ravis à leurs parents.
    
    Quatre proxénètes « historiennes », se succédant de mois en mois, font le récit de six cents perversions, à raison de cent cinquante chacune, que les maîtres du château mettent souvent en pratique à l’instant même.
    
    L’ouvrage se compose, sous forme de journal, de quatre parties (la première est achevée, les suivantes semblent de simples plans) qui correspondent à chacun des quatre mois et aux passions dites « simples », « doubles », « criminelles » et « meurtrières », dont la narration s’entremêle aux « événements du château ». La plupart des victimes périssent dans d’épouvantables tourments.
    
    Dans son essai La Littérature et le Mal (publié en 1957), Georges Bataille considère que ce livre paroxystique nous place devant l'insupportable : « l'imagination de Sade a porté au pire ce désordre et cet excès. Personne à moins de rester sourd n'achève les Cent Vingt Journées que malade : le ...
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