Philosophie du plaisir (2) : Sade, le Marquis et ses œuvres.
Datte: 05/07/2019,
Catégories:
Dans la zone rouge,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... la scène.
Le 8 décembre 1793, Sade est arrêté. La chute de Robespierre lui évitera de justesse la guillotine.
AUTEUR PORNOGRAPHIQUE
En 1795, il publie Aline et Valcour « par le citoyen S*** » et la Philosophie dans le boudoir suivie de la mention « Ouvrage posthume de l’auteur de Justine ».
La production d’ouvrages clandestins pornographiques devient pour Sade une bénéfique ressource financière : en 1799, La Nouvelle Justine suivi de l’Histoire de Juliette, sa sœur, qu’il désavoue farouchement, lui permet de payer ses dettes les plus criardes. Les saisies de l’ouvrage n’interviendront qu’un an après sa sortie, mais déjà, l’étau se resserre. La presse se déchaîne contre lui et persiste à lui attribuer Justine en dépit de ses dénégations.
Une première version de « Justine », son ouvrage le plus célèbre, Les Infortunes de la vertu, est rédigée à la Bastille en 1787. Par étapes successives, l’auteur ajoute de nouveaux épisodes scabreux qu’il fait se succéder les uns aux autres, comme un feuilleton. Deux volumes en 1791, pas moins de dix volumes illustrés de cent gravures pornographiques en 1799 sous le Directoire, « la plus importante entreprise de librairie pornographique clandestine jamais vue dans le monde » selon Jean-Jacques Pauvert, sous le titre de La Nouvelle Justine ou les malheurs de la vertu, suivie de l’Histoire de Juliette, sa sœur.
Le livre scandalise, mais surtout il fait peur. L’œuvre marque la naissance de la mythologie sadienne.
CHEZ LES ...
... FOUS
Sur ordre du Premier consul Bonaparte, chatouilleux sur les questions de morale, Sade est arrêté. Il va être interné, sans jugement, de façon totalement arbitraire et se retrouvera très vite à Charenton.
À Charenton, il jouit de conditions privilégiées. Il occupe une chambre agréable que prolonge une petite bibliothèque, le tout donnant sur la verdure du côté de la Marne. Constance Quesnet, se faisant passer pour sa fille naturelle, vient le rejoindre en août 1804 et occupe une chambre voisine.
Il fait l’objet d’une étroite surveillance. Sa chambre est régulièrement visitée par les services de police, chargés de saisir tout manuscrit licencieux qui pourrait s’y trouver. Le 5 juin 1807, la police saisit un manuscrit, Les Journées de Florbelle, « dix volumes d’atrocités, de blasphèmes, de scélératesse, allant au-delà des horreurs de Justine et de Juliette » écrit le préfet Dubois à son ministre Fouché.
Sade mourra, sans avoir retrouvé la liberté, en 1814.
UN ECRIVAIN MAUDIT
Sade sera longtemps un écrivain maudit. Maurice Heine (1884-1940) fut le re-découvreur et l'éditeur du marquis de Sade. Poursuivant en cela l'initiative de Guillaume Apollinaire et devançant l'énorme travail de Gilbert Lely, il est le premier à revendiquer pour Sade sa véritable place parmi les écrivains français. Avec un souci de la perfection, une rigueur et une probité historiques saluées par Lely, il entreprend pendant de nombreuses années un immense travail de mise au jour des ...