Accident de parcours
Datte: 18/10/2023,
Catégories:
fh,
Oral
pénétratio,
Auteur: Arpenteur, Source: Revebebe
... cassé, même pas mal ! proclame-t-elle avec humour.
Néanmoins, elle accepte que je lui refasse un vrai pansement. Je lui propose de commencer par prendre une bonne douche, car dans sa chute, elle s’est salie de la tête aux pieds. Je vais lui chercher des habits qui ont appartenu à ma mère, mais les deux femmes n’ont pas le même gabarit et la jeune randonneuse se retrouve toute boudinée dans ces vêtements désuets. Qu’importe, cela n’a pas l’air de la gêner et au moins, elle est au propre. Ensuite, je m’occupe de son membre meurtri et des quelques petites égratignures qu’elle a à l’épaule et sur la joue. Je désinfecte bien le tout.
— Vous vous êtes salement amochée.
— Bah, ce n’est rien, ça m’arrive tout le temps, ce n’est pas la première fois, je suis vraiment très maladroite. Ce que j’aimerais, si cela ne vous dérange pas trop, c’est que vous m’accompagniez jusqu’à ma tente, que je puisse récupérer mes affaires.
Elle m’explique qu’ils faisaient du camping sauvage, un peu plus bas dans la vallée. « Avec mon copain », précise-t-elle. Mais où est-il ce copain ? N’était-il pas avec elle lorsqu’elle s’est scratchée ? Elle préfère ne pas répondre, ses sanglots redoublent lorsque j’évoque ce sujet-là. L’a-t-il abandonnée alors qu’elle était blessée ? Ce n’est quand même pas lui qui l’a poussée dans le ravin ?
— Mais non, j’étais toute seule quand c’est arrivé ! s’insurge-t-elle.
Je comprends à demi-mot que le couple s’est séparé bien avant l’accident, que lui s’en ...
... est retourné, fâché, la laissant toute seule en pleine cambrousse.
— Si ça se trouve, il m’attend sagement à la tente et s’inquiète de ne pas me voir revenir.
Effectivement, si c’est le cas, il y a urgence, histoire de le rassurer. Je lui sers un verre de jus de pomme, assorti d’une tranche de cake, et nous prenons la route. Elle ne sait plus très bien où ils campaient, près d’un hameau, semble-t-il. Mais des hameaux, il n’y en a pas qu’un ! Finalement, elle reconnaît une ferme, puis un arbre un peu plus loin.
— Il faut vous garer ici, et prendre ce petit sentier qui grimpe sur la colline.
Trois ou quatre cents mètres plus loin, nous tombons enfin sur leur campement… un spectacle de désolation. La canadienne est éventrée et, de l’autre côté, quelqu’un a écrit en gros le mot « Pute » probablement avec du rouge à lèvres, car un tube traîne par terre. Les vêtements de la jeune femme ont été étalés tout autour, certains déchirés, d’autres traînant dans la boue, une petite culotte est ridiculement accrochée à un sapin, un soutien-gorge dans les ronces. Natacha furète partout, en pleurs.
— Le salaud, il a emmené toutes ses affaires et est reparti avec la voiture, me confie-t-elle entre deux sanglots. D’un autre côté, tant mieux, je n’aurais pas supporté d’avoir une autre discussion avec lui ce soir.
Bon débarras, c’est possible, mais elle n’arrête plus de pleurer. Elle regroupe tant bien que mal ses effets tandis que je vais chercher des sacs de commission qui ...