Accident de parcours - Histoires de Sexe

Accident de parcours

... traînent dans ma bagnole. Nous empaquetons le tout. Ensuite, nous démontons tant bien que mal la tente, du moins ce qu’il en reste, afin de laisser l’endroit propre, et nous regagnons tristement la Peugeot. Son visage est ravagé par les larmes et, même si elle marche parfois un peu clopin-clopant, son genou n’est déjà plus pour elle qu’un lointain souvenir. Elle a d’autres préoccupations !

— Je m’étais fait une joie de ce week-end en amoureux, me confit-elle sur le chemin du retour. Je voulais en profiter pour lui annoncer une bonne nouvelle, je suis enceinte de plus de trois mois… Mais quelle mauvaise idée j’ai eue ! Cet aveu l’a rendu fou, fou et méchant. Il m’a répondu : « Qu’est-ce qui prouve que l’enfant est de moi ? Vu la facilité avec laquelle tu écartes les cuisses ! ». Je ne comprends pas, je ne couche pourtant qu’avec lui depuis maintenant trois ans et j’ai toujours été fidèle, comment peut-il dire ça ? Mais ce qui m’a tuée, c’est quand il a ajouté : « Je ne vais pas gâcher ma vie à me faire chier avec une moche ! T’es tellement conne en plus, regarde-toi, tu me fais honte vis-à-vis de mes potes. ». Sur ce, il a tourné les talons et m’a laissée en plan. J’étais tellement désemparée que j’ai erré tout l’après-midi comme une âme en peine, sans savoir où j’allais, c’est comme ça que je suis tombée.
— C’est une ordure ce mec.
— Il y a deux jours, je vous aurais arraché les yeux si vous m’aviez dit ça, car je l’aimais profondément. Pour moi, c’était l’homme de ma ...

... vie. Mais, depuis ce matin, tout est remis en cause. Comment ai-je pu être aussi conne ? Je trouvais pourtant que l’on formait un beau couple, qu’on allait bien ensemble. Je pensais qu’il était heureux avec moi. C’est pour ça que je ne prenais plus la pilule depuis un certain temps. Maintenant, il pense que je suis une grosse salope, que je lui ai fait un enfant dans le dos, c’est à cause de ça qu’il me jette… Mais, la moche, il était bien content de la baiser quand il revenait bourré de ses soirées entre potes. C’est sûr qu’il n’était pas spécialement tendre avec moi et encore moins sentimental, mais au moins, je l’excitais. J’ai beau être nunuche, cela ne le gênait pas pour me culbuter. Franchement, je ne m’attendais pas à ça de sa part !

La belle semble inconsolable, ça se comprend. Elle me demande s’il y a des cars qui passent dans le coin ou si je pourrais éventuellement la déposer dans une gare quelque part. Je veux bien l’emmener où elle veut, à La Bourboule ou à Murat, peu importe, encore faut-il connaître les horaires des trains. Et puis, il commence à se faire tard, le plus sage pour ce soir, c’est encore de dormir chez moi, ce ne sont pas les chambres qui manquent dans la baraque. Elle accepte la proposition sans réel enthousiasme, mais elle admet finalement que c’est plus raisonnable. Cela nous permet de lancer la lessive des quelques habits qui ont échappé au massacre, le reste rejoint la poubelle avec les affaires de maquillage volontairement souillées.

La ...