Accident de parcours - Histoires de Sexe

Accident de parcours

... si, Ludovic est de nouveau papa, toujours avec sa Libanaise, mais je n’ai pas encore eu la chance qu’on me présente le rejeton. Je ne sais même pas quel est son nom ni s’il va être baptisé.
— Et ta fille aînée ?
— Maryse ? Oh Maryse, c’est tout un poème, quand on se parle, c’est en général pour s’engueuler. Tu sais qu’elle habite désormais pas très loin de chez toi. Elle a quitté son conjoint ainsi que les Rosbifs, elle a fait table rase, est revenue en France et s’est, soi-disant, trouvé une super-place à Clermont-Ferrand. La dernière fois que je l’ai eue au téléphone, c’était pour me reprocher de t’avoir revendu mes parts de la maison. Qu’est-ce que ça peut lui foutre ? Elle n’y a pratiquement jamais mis les pieds dans cette foutue baraque.
— Tu aurais son adresse et son tel, j’aimerais bien connaître ma nièce surtout si on habite pas très loin. Elle pourrait même me rendre une petite visite, si elle est attachée à cette bicoque, je lui ferais visiter. La dernière fois que je l’ai vue, c’était une petite fille avec des couettes qui piquait une colère parce qu’elle ne voulait pas lâcher la balançoire. Ça ne date pas d’hier.
— Ça, question colère, elle n’a pas changé. Si ça te fait plaisir, je te donne ça tout de suite, le temps de rechercher où j’ai pu mettre mon agenda dans mes papiers… Ce serait une bonne idée cette invitation, elle arrêtera peut-être de me faire chier avec cette maison.
— Dis-moi, avant d’être à Londres, elle n’était pas en Normandie ?
— Si, c’est ...

... là qu’habitait son père, à Granville, jusqu’en seconde ou en première, elle y a fait ses études, ce n’est qu’après qu’ils sont partis. Mon cher et tendre, après sa longue mission à La Hague, avait trouvé une bonne place à la City, ça lui a permis de rencontrer son Indienne. Dis donc toi, tu as le chic pour raviver les mauvais souvenirs, je crois que tu ne t’es encore jamais autant intéressé à ma vie qu’aujourd’hui…

Ces petits conflits entre membres de la fratrie m’épuisent, j’ai hâte de raccrocher, j’attends juste qu’elle me donne les coordonnées de sa fille, ce qu’elle finit par faire en ronchonnant.

— Au fait, c’était qui son conjoint, que je lui demande, dans un éclair de lucidité.
— Un dénommé Corentin, une petite frappe si tu veux mon avis, un gars peu recommandable qui misait tout dans l’apparence. Pour ça, elle a bien fait de le larguer, elle n’était pas heureuse avec lui, il lui menait la vie dure. Heureusement, elle en a retrouvé un autre et file le parfait amour. En revanche, quitter un emploi en or dans la capitale anglaise pour aller s’enterrer dans le trou du cul du monde, le choix est plus discutable. Enfin, elle fait bien ce qu’elle veut.

Corentin, comme c’est étrange ! Natacha et Maryse ont très bien pu se rencontrer en Normandie à l’époque, c’est désormais une certitude. Je ne comprends pas bien les liens qui les unissent, est-ce que ce sont des amies, des amantes, des complices ? mais il y a forcément quelque chose derrière tout ça et il devient ...