Aïcha, ou les exils
Datte: 30/06/2019,
Catégories:
fh,
ff,
hotel,
anniversai,
amour,
confession,
historique,
Auteur: Asymptote, Source: Revebebe
... conséquences de mes actes, déboutonnai hâtivement ma robe que je fis glisser à mes pieds. C’était la première fois que je me dévoilais devant un garçon et ce geste qui m’apparut profondément irréel, m’étonna par sa facilité et me fit tituber en proie à un prodigieux vertige.
— Oh, non, Mademoiselle, ne faites pas ça ! pria-t-il.
— Suis-je donc si laide ?
Naïvement il répliqua :
— Je ne suis pas sûr de me contenir.
— Et quel châtiment veux-tu m’infliger ?
Je profitais un peu malignement de la situation :
— Déshabille-toi !
— Mademoiselle Aïcha ! implora-t-il.
— Déshabille-toi complètement ! Restant ainsi presque nue devant un homme tout habillé, j’ai l’impression d’être une misérable exposée sur un marché aux esclaves.
Autant il retira lentement sa chemise, autant il se précipita quand il fallut enlever son pantalon, avant de placer ses mains en conque sur son caleçon et dissimuler son érection. C’était mignon à croquer. Je me rapprochai de lui et constatai que ce grand dadais tremblait d’effroi ou de désir contenu, puis je m’aperçus que je présentais les mêmes symptômes, étais toute flageolante et non pas de froid.
— J’ai dit complètement.
Il ne pouvait plus nourrir de doute quant à mes intentions, suppliant encore il balbutia :
— Vous avez trop bu, Mademoiselle Aïcha, êtes-vous bien certaine de vouloir cela ?
— Vouloir quoi, mon cher ? J’ai depuis longtemps compris que tu en pinces pour moi et tu n’ignores pas que c’est réciproque.
En fait, ...
... moi-même je n’en prenais vraiment conscience que maintenant. Fallait-il que je sois folle de me jeter ainsi à la tête d’un garçon, arabe de surcroît. Perverse j’ajoutai :
— Je suis désolée de voir que tu me dédaignes.
— Qui, moi, je ne vous aimerais pas ! Ne vous moquez pas, Mademoiselle Aïcha ! Je peux vous le prouver quand vous le voudrez !
— Il semblerait bien que non, lui répondis-je en me tortillant en vue de faire tomber les bretelles de mon bustier omettant toutefois de le dégrafer. Et cesse de m’appeler « Mademoiselle », face à toi, dès que tu m’auras débarrassée de cette lingerie, je ne saurais être plus qu’Aïcha toute nue.
Ma foucade l’abasourdissait, pas plus que moi-même cependant. Il s’approcha encore de moi et évitant de me toucher, sans doute pour ne pas m’indisposer avec les ardeurs inconvenantes de sa virilité, m’encadra de ses bras, afin d’atteindre l’attache qui bridait ses rêves.
Aussitôt cette délicate tâche effectuée, il fit deux pas en arrière, brandissant son embarrassant trophée. J’avais envie de rire, envie de pleurer, envie de sauter, de trépigner et de hurler. Je sentais mes seins libérés de leur geôle sur le point d’éclater.
Les fraîcheurs nocturnes les horripilaient, la fièvre de ses prunelles les embrasait. Je fus tentée, à mon tour, de les dissimuler derrière mes doigts, mais me retins de jouer les mijaurées. Je restais donc là, les bras ballants, confuse et ravie, affublée de mon encombrante nudité. J’avais abdiqué toute superbe ...