1. Aïcha, ou les exils


    Datte: 30/06/2019, Catégories: fh, ff, hotel, anniversai, amour, confession, historique, Auteur: Asymptote, Source: Revebebe

    ... seules dans la maisonnette accablée de chaleur. Je l’ai alors priée de me montrer ses plus belles robes.
    
    — Mes robes, comme tu y vas, je n’en ai qu’une.
    
    Elle alla immédiatement la chercher. Tandis que je m’extasiais devant la richesse des coloris et la finesse des étoffes, elle me dit :
    
    — Aurais-tu plaisir à l’essayer, je suis sûre qu’elle t’irait à ravir.
    — Tu es folle et si tes parents revenaient !
    — N’aie pas d’inquiétude à ce sujet, ils ne rentreront qu’avec le dernier bus.
    
    Mon enthousiasme fut tel qu’aucune pudeur ne me retint et je me dévêtis sans la moindre timidité avant qu’elle ne m’aide à me parer de ses atours. Je croyais être accoutrée, lorsqu’elle me dit :
    
    — Attends une seconde.
    
    Elle s’éclipsa à nouveau dans la pièce où elle avait trouvé la robe et en revint tenant un coffret dont elle tira une parure complète de bijoux. Elle se composait des boucles d’oreilles, d’un collier, de ce diadème kabyle qu’elle nomma Ta’sabt et de bagues qu’une chaînette accroche aux bracelets. Ces divers éléments étaient en argent, travaillés selon les traditions du meilleur artisanat local.
    
    — Ce sont ceux de ma mère, me souffla-t-elle. Avant mes noces je n’en aurai pas de pareils, mais je m’amuse souvent à les lui emprunter quand elle n’est pas là.
    
    Longuement, je me pavanais ensuite sous les feux de la rampe, c’est-à-dire dans les rais de lumière que déversaient les découpes du moucharabieh. Je me sentais souveraine et mon amie m’applaudissait. Trop vite, je ...
    ... me dépouillai de vêtements et ornements. Aïcha, dans mon dos, m’assista afin de dénouer, délacer et dégrafer et je me retrouvai bientôt dans le seul modeste coton blanc de ma culotte. Elle se colla étroitement contre moi, je ressentis la chaleur de son corps et la douceur de ses seins comme une exquise surprise. Il me fallut quelques secondes pour comprendre que tout en s’affairant, elle avait également retiré sa robe et s’exhibait maintenant, aussi dénudée que moi. Elle m’enveloppait d’une étreinte ferme et suave qui m’anima d’une sensation si confondante que j’en fus complètement étourdie. À l’issue d’une délicieuse ascension, ses mains s’égarèrent sur ma gorge nubile qu’elle caressa furtivement. Je pivotai et nos bouches s’accolèrent un bref instant pendant lequel les trompettes de Jéricho m’assourdirent. Ce fut si ensorcelant que je manquai de défaillir et la repoussai mollement tandis que le sentiment écrasant de ma nudité m’envahissait d’une honte semblable à celle que connut notre mère Ève. M’arrachant à ses bras, sans un mot, je me précipitai sur mes défroques que j’enfilai prestement. Elle fit hélas de même alors que je me réjouissais de détailler la pureté et la beauté de ses formes. L’après-midi touchait à sa fin et effarouchées, nous ne parlâmes plus. Affalées sur des poufs, face à face, nous nous contemplâmes tantôt penaudes et gênées, tantôt ravies et enthousiastes, toujours à deux doigts de nous abandonner à un corps-à-corps sensuel. Échappant aux entraves de ...
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