Aïcha, ou les exils
Datte: 30/06/2019,
Catégories:
fh,
ff,
hotel,
anniversai,
amour,
confession,
historique,
Auteur: Asymptote, Source: Revebebe
... sinon poursuivi et, petit à petit, dévoré en m’écartant de toi. Je crois que dorénavant, je pourrai vous aimer toutes les deux, elle comme simple amie, toi comme épouse, compagne et amante.
Il était gonflé mon cador. Encore un peu, il allait plaider m’avoir délaissée en vue d’organiser un replâtrage.
— Quant à Elzbieta, je suis persuadée qu’elle n’est pas fière d’avoir trahi sa meilleure amie.
C’était bien lui, ça. Il pensait davantage à justifier sa comparse que lui-même, et moi, je buvais ces paroles dont j’avais si terriblement besoin que je consentais à y croire quoiqu’elles fussent cousues de fil blanc.
— Je comprends la colère qui t’a poussée sur la queue de ce rustre, je crois que j’aurais également réagi ainsi. Ma gentille femme, il est vrai que je t’ai beaucoup négligée ces temps derniers.
Nous nous étions progressivement rapprochés au bord du lit, les yeux perdus dans les yeux n’y distinguant que les larmes de nos remords suffocants. Inévitablement, nous tombâmes dans les bras l’un de l’autre et, timidement d’abord, puis de plus en plus fermement resserrâmes l’étau. Ce fut comme si nous voulions nous confondre en une seule et unique chair. La tête sur son épaule, je sanglotais nerveusement. Peu à peu nos muscles se détendirent et l’étreinte qui avait extériorisé notre fureur s’épuisa dans un alanguissement serein.
Kadour, penché sur moi, chercha ma bouche. La sienne, je me l’imaginais, distillait une saveur exotique. Tout en m’embrassant, il ...
... arracha un à un les boutons de ma robe. Mon soutien-gorge céda sans opposer plus de résistance, tandis que ma culotte se morfondait déjà au milieu de vieux papiers de mon médecin germanique. Je fus ravie par cette brusquerie et impatiente de frotter ma peau nue contre la sienne. Je ressentis combien je tenais à lui, à chaque parcelle de son anatomie, à ses mains et son sexe bien sûr, mais aussi à la brûlure de ses lèvres et la fermeté de ses pectoraux, à la musculature de ses jambes et fesses. Helmut acheva de sombrer dans l’irréel, Elzbieta un peu moins.
Quand il pétrit mes seins puis titilla minette, je présumai qu’il comparaît leurs charmes à ceux de leur variante slave. Je n’en fus cependant pas trop complexée, la guérison avançait à grands coups de langue. Il alluma bientôt un arc-en-ciel entre mes cuisses qui se propagea à mon être entier et j’en devins tout amnésique. Il me couvrit ensuite d’une hargne sauvage qui me démantibula. Je me souviens seulement ne m’être embarrassée d’aucune sourdine, escomptant que mes cris atteignent la porte-fenêtre ouverte du rez-de-chaussée. Je m’anéantis, disloquée entre plaisir et tourment.
Lorsque les brumes de ma torpeur se dissipèrent sous une pluie drue de caresses et de petits baisers piquants, j’étais couchée en travers de lui et lui tournais la tête qui reposait à quelques centimètres de sa hampe en berne et barbouillée d’un assortiment de sécrétions laiteuses. Je la lavai de ses errances, absolvant ainsi le propriétaire de ses ...