1. Aïcha, ou les exils


    Datte: 30/06/2019, Catégories: fh, ff, hotel, anniversai, amour, confession, historique, Auteur: Asymptote, Source: Revebebe

    ... de certaines de mes collègues.
    
    Vers trois heures du matin, il me fit gentiment entendre qu’il travaillait tôt le lendemain, que j’avais soldé ma dette et me mit non moins gentiment à la porte. J’en fus tout à la fois furieuse et soulagée. Qu’aurais-je fait s’il m’avait proposé de rester ? J’étais guérie des fantasmes de l’inconstance, mais non des souffrances que m’infligeait celle de mon conjoint. Je rentrai promptement au bercail où je découvris Kadour dormant du sommeil des justes sur notre couche.
    
    — Tu rentres déjà ? s’étonna-t-il.
    — Je n’ai pas travaillé cette nuit, suite à un léger malaise on m’a renvoyée chez moi. N’y ayant trouvé personne, je suis repartie chez Helmut.
    
    J’annonçais clairement la couleur, car je ne souhaitais pas qu’il s’embrouille dans de piteux mensonges.
    
    — Et vous avez travaillé jusqu’à trois heures du mat’ ?
    — Travaillé pas vraiment… à ton exemple, nous avons baisé !
    
    Il sursauta et répéta dubitatif :
    
    — Baisé…
    — Oui, il m’a sautée comme une chienne avec une virulence dont tu es bien incapable même avec ta salope de Polak. Il m’a prise quatre fois, exagérai-je pour le vexer, et j’ai encore le goût de son sperme dans la bouche. Je suis toujours gluante de foutre et dois en être couverte. Ma culotte, qu’il a lacérée, était plus trempée que voilà longtemps, si bien que je n’ai pas osé la remettre. Quant à mes fesses, il les a tellement malmenées et giflées qu’elles brûlent des feux du diable. Il m’a prise et empalée telle une ...
    ... garce, a tout fait pour m’humilier et quand il m’a traitée de traînée ou de petite pute en chaleur ce n’était pas pour faire des effets de style.
    
    Je cherchais des mots qui lui fassent mal, hélas, ils m’atteignaient par ricochet et je finis en pleurs. Kadour m’avait écoutée, d’abord affligé, ne s’attendant nullement ni à cette conclusion de sa soirée ni à cette charge. Il n’avait pas bronché se bornant à afficher un air atterré.
    
    Lorsque je lui décrivis le mépris de Helmut concernant la misérable aide-soignante qui s’était jetée à ses pieds, un éclair mauvais alluma son regard. Il semblait ainsi mieux supporter que je couche avec un autre que le dédain de celui-ci à mon égard. Il posa affectueusement son bras sur mes épaules afin de me consoler, mais me consoler de quoi ? De l’avoir trompé ? À ce moment c’était bien de cela que je souffrais. Je le sommai de s’expliquer :
    
    — Tu veux me quitter et vivre avec ta Polonaise ?
    
    Il évita deux écueils sur lesquels je m’attendais à ce qu’il s’enferre. Il n’osa ni prétendre que ce n’était « que du sexe » ni se risquer à l’accuser « d’avoir commencé » à la manière des gamins. Non, il avoua l’attraction qu’exerçait Elzbieta sur lui depuis que nous la connaissions, confessant une véritable amitié pour elle, une fascination pour sa blondeur et son corps athlétique. Il conclut de façon stupéfiante :
    
    — Je crois qu’à quelque chose cette mésaventure pourra nous servir. L’obsession que je mûrissais à son sujet va retomber, elle m’aurait ...
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