1. Une p'tite étudiante au bar, le soir... (1)


    Datte: 05/06/2019, Catégories: Trash, Auteur: donico, Source: Xstory

    ... comme des chiens, on devient durs comme des chiens. C’est la vie, ici.
    
    Quand la p’tite a disparu de mon champ de vision, j’me retourne vers le type que j’m’apprête à descendre. Lui, la fierté, il l’a oubliée : il chiale comme une gonzesse. C’est tout juste s’il se fait pas dessus, et encore j’suis pas sûr.
    
    — J’ai de l’argent, j’te payerai ! me lance cette loque entre deux sanglots.
    
    Là, j’me marre carrément, tellement fort que ça résonne dans toute la rue. Putain, ce mec me prend vraiment pour un con !
    
    — Tu sais très bien que j’suis mort, grosse tapette.
    
    Je me bidonne encore un peu en portant jusqu’à mes lèvres la bouteille que j’lui ai confisquée.
    
    Salope de Marie mère de Dieu, au moins j’aurai avalé un truc qui vaut le coup avant de crever ! Ça me rappelle la belle époque ; voilà que j’repars dans la nostalgie…
    
    — J’accepte l’idée avec panache ; essaie de faire pareil.
    
    Je crache une bonne glaire par terre pour illustrer c’que j’viens de lui dire, parce que c’est l’idée que j’me fais du panache. Merde, ces nouveaux riches ont rien dans le pantalon ! Il pleurniche toujours comme une gamine ; j’hésite presque à lui couper la langue pour au moins qu’il arrête de me supplier. Ouais, c’est une putain de bonne idée ça ! Je sors ma lame, celle que j’garde toujours sur moi, et je procède comme au bon vieux temps : d’un coup sec, sans fioritures.
    
    C’était p’t-être pas une bonne idée, finalement : il gueule encore plus fort maintenant. Mais au moins je ...
    ... comprends plus ce qu’il dit.
    
    Je reprends une bonne rasade de sa bouteille hors de prix, puis je commence à me lasser de ses cris de pucelle alors j’le dérouille à coups poing. Ça traîne pas trop et, putain, que ça fait du bien ! Quand j’me relève, même sa chienne de mère reconnaîtrait pas le type que j’viens de dessouder. Sa caboche ressemble même pas à un bout de viande, juste à une purée de sang et de cervelle.
    
    Et merde, j’en ai partout sur les godasses !
    
    J’me fourre une dernière p’tite gorgée de whisky dans l’œsophage, puis j’me mets en route pour rentrer chez moi. Sur le trajet, j’peux pas m’empêcher de penser à la p’tite. Pas à sa tristesse, à sa détresse ou à tout ce qui peut lui passer par la tête en ce moment. Non, je pense juste à son putain de corps de rêve. À son p’tit cul moulé dans son jean taille basse. À ses nichons comprimés dans son haut trop court pour elle. À son sourire d’ange.
    
    Une déesse, voilà ce qu’elle est.
    
    Je reste un peu sur mes gardes en arrivant chez moi. Si elle est bien là – et j’espère que c’est le cas – la môme doit être tendue comme un string. Prête à tout pour sauver sa peau. J’voudrais pas me faire cartonner la gueule par accident, surtout que j’lui ai laissé le flingue de ce fumier.
    
    Et pis finalement, ça changerait quoi ? J’vais crever, d’toute façon.
    
    Moi oui, mais il reste peut-être une chance pour elle. Au moins de sauver son âme. J’veux pas qu’elle se retrouve avec ma mort sur la conscience, et les emmerdes qui vont ...
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