Une p'tite étudiante au bar, le soir... (1) - Histoires de Sexe

Une p'tite étudiante au bar, le soir... (1)

... qu’assister à la scène pourrait leur valoir leur peau. Lola a l’air sous le choc, elle sait pas comment réagir. Gentille petite, elle est pas encore habituée à toute cette merde. J’aimerais bien qu’elle s’y habitue jamais.

Le type fait mine de se relever, mais cette fois il fait connaissance avec la semelle de ma godasse. Je crois qu’il y laisse un bout de son nez, ce qui me fout encore plus en rogne. Pas parce qu’il l’a dégueulassée en saignant partout comme un porc – ça encore, ça se nettoie bien contre un trottoir humide – mais c’est juste qu’exploser un blair c’est c’que j’préfère, et j’aurais bien aimé le faire avec ma paluche.

Je crois bien que j’ai jamais été aussi hors de moi de toute ma chienne de vie. Ce mec m’a piqué mon job, il a cogné sur la môme, il vient de me pourrir mes godasses, et en plus c’est à peine s’il se défend. J’espérais au moins recevoir une ou deux châtaignes, histoire de pimenter la partie, mais non. Je suis tombé sur une petite merde sans couilles.

Je l’tire par le col et j’le balance dans l’allée du bar. Y faut que j’me défoule un peu sur ce type pour passer mes nerfs. Je lui expédie deux-trois mandales pour amollir la viande, mais j’ai encore un peu de respect pour cette vieille crevure de Barney, alors je me redresse pour l’emmener dehors : j’vais pas crever un mec dans son bar, y’a des choses qui se font pas ! J’me retourne pour attraper la bouteille de c’pauvre type, qui a survécue par miracle à sa chute, mais la petite se met à ...

... crier.

Qu’est-ce qui se passe ?

Je crois que j’ai foiré un truc. Un coup de feu me vrille les tympans, mais je sens rien me trouer la peau. Putain, c’pauvre type a réussi à rater ma bidoche ; faut quand même le faire ! J’me retourne, plus furax que jamais, et voilà que cette fripouille a sorti un pétard avec dans l’idée de m’refroidir. Heureusement que la môme était là : elle s’est jetée sur lui et a dévié le tir. Un frisson me parcourt le dos pendant une seconde, mais je réalise vite qu’elle n’a rien non plus.

OK, mec, tu viens de faire la plus belle connerie de ta vie ! J’vais pas juste te cogner jusqu’à qu’tu crèves : j’vais prendre un peu mon temps pour ça.

Je lui arrache son flingue des mains et je lui dégomme ses deux paluches pour m’assurer qu’il recommencera pas ce genre de blague. Il gueule déjà comme un porc qu’on égorge. S’il savait c’que j’vais lui faire…

Je l’attrape de nouveau par le col et je le tire dehors au milieu de ses hurlements, en souhaitant une bonne soirée à tout le monde et en collant la bouteille dans les mains de la petite. Personne ne pipe mot, mais j’m’en branle.

De t’façon j’suis déjà mort ; alors…

Une fois dans la rue, j’indique mon adresse à Lola et je lui donne mes clés en lui jurant que j’arrive bientôt. En attendant, qu’elle s’enferme. Elle chiale un peu – normal pour une pisseuse – mais dans l’ensemble elle tient le coup. C’est une fille solide, un roc comme Sin City sait en chier dans ses ruelles crasseuses. À vivre ...