1. Une p'tite étudiante au bar, le soir... (1)


    Datte: 05/06/2019, Catégories: Trash, Auteur: donico, Source: Xstory

    Je suis assis au bar comme d’habitude, en train de siroter un whisky sec. Ce connard de Barney me l’a encore moins rempli que les autres soirs, j’le jurerais. Cette fiotte se figure toujours qu’en réduisant mes rations il aura une petite chance de me voir quitter sa boutique miteuse sans faire d’esclandre. Mais ce soir, pas besoin de me rationner : j’suis pas d’humeur à m’foutre sur la gueule.
    
    Le grand costaud accoudé au bar qui passe ses soirées à noyer ses idées noires dans du bourbon bas de gamme ? C’est moi : Python. Tu te demandes peut-être pourquoi « Python » ? Eh bah, en fait…
    
    Et pis merde, va te faire foutre, avec tes questions à la con !
    
    Je balaie le bar du regard, jaugeant le ramassis de connards qui écume les lieux tous les soirs. Ces paumés n’ont rien de mieux à faire de leur vie que venir dépenser leur paye misérable dans ce bouge miteux.
    
    Comme moi.
    
    Ici, il ne se passe rien jamais d’exceptionnel, rien d’inattendu. Oh bien sûr, de temps en temps y’a un type un peu plus pété et un peu plus minable que les autres qui se décide à lancer une bagarre, mais même ça, ça devient rare. C’est dommage, mais c’est en partie à cause de moi, j’crois. À faire sauter des dents comme d’autres descendent la pisse qu’ils appellent de la bière, j’ai écopé du doux sobriquet de « faiseur de veuves », et ces fiottasses veulent plus se mesurer à moi.
    
    Pédales de démocrates !
    
    Ah, voilà que ce merdeux de Jimmy « la frousse » Hinger vient de croiser mon regard. Quelques ...
    ... secondes à peine, mais pendant un moment j’ai cru qu’il me reluquait. Dommage que ce soit pas le cas, je l’aurais bien dérouillé, ce p’tit con.
    
    J’suis p’t-être d’humeur à me foutre sur la gueule, finalement…
    
    Si c’est pas le cas, ça va venir. J’expédie directement dans ma gorge le reste de whisky qui traîne encore au fond de mon verre crasseux et je le tends à Barney. Ce connard a l’air d’hésiter à me resservir, mais il sait bien que j’ai refait des gueules pour moins que ça. Il s’incline enfin et me met une rasade vaguement correcte de whisky.
    
    Il a d’ la chance ; c’est pas encore ce soir que j’vais lui refaire les dents de devant.
    
    Je m’enfile une p’tite lapée de bourbon en me disant que cette merde a beau être dégueulasse, c’est toujours mieux que du scotch écossais.
    
    Eh quoi, merde ! Le Kentucky, y’a que ça de vrai, mon pote !
    
    Je me rends compte que si je me mets à deviser tout seul sur la supériorité du bourbon sur le scotch, c’est que je commence à être dans un état de pré-bastonnade. Et aucun connard digne de ce nom n’ira se cogner une tête de bite sans s’être vidé la vessie avant.
    
    Je me lève en réalisant que j’ai dû boire un peu plus vite que d’habitude : mes guibolles tremblent une seconde avant de se remettre d’aplomb et ma vue commence même à se brouiller un peu. Ça, c’est emmerdant ; il faut que je trouve sur qui cogner avant de m’en prendre au premier venu.
    
    Quoique… il l’aurait mérité autant qu’un autre, non ?
    
    Je souris tout seul à ce que ...
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