Quelqu'un dans mon genre
Datte: 01/06/2019,
Catégories:
fh,
voisins,
amour,
Oral
nopéné,
Humour
Auteur: Marie Anne & Luc Carois, Source: Revebebe
... sorte, je laisse échapper dans un souffle. Je venais simplement… vous pouvez manger… prenez votre temps…
Sans lui laisser le temps de répondre au cortège de mes mots sans suite, je me tire vite fait de cette cuisine, de cet appartement… de ce piège à con(ne)s.
*
Ouh là… On a frôlé la catastrophe. Qu’est-ce qui m’a pris… Quand j’ai vu les larmes perler à ses yeux, je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir comme un élan de tendresse. Et pourtant, je devrais bien savoirqu’elles sont toutes capables de ce genre de manipulation à la con. C’est le B.A. BA de la séductrice. Des gammes cent fois répétées, et qui marchent à tous les coups. Faire semblant d’être désemparée et faire croire au mâle qu’elles ont désespérément besoin de lui, et de lui seul. Qu’il leur est devenu indispensable. Qu’il est devenu leur sauveur, leur Homme providentiel, celui dont elles ne peuvent plus se passer.
Et… j’ai bien failli tomber dans le panneau. Je me suis approché d’elle, comme attiré par une force incontrôlable, à deux doigts de la serrer dans mes bras… Et normalement, la suite, ça devait être : regard éperdu de reconnaissance de sa part, roulage de pelle, etcouic…
Comment dès lors comprendre ce qui vient d’arriver ? Cette fuite, cette retraite plus déshonorante que stratégique… Elle avait obtenu ce qu’elle voulait, réussi à me faire culpabiliser sur mon comportement vis-à-vis d’elle, et j’étais prêt à lui céder ce que visiblement elle voulait depuis le début. Sauf que le regard que ...
... nous avons échangé n’a visiblement pas troublé que moi, cette fois…
Ce que j’appelle le « syndrome du sniper ». Au cœur de la bataille, le type armé d’un fusil tire sur des formes qui bougent devant lui. Ce sont des cibles… Il vise, il appuie sur la détente, la cible tombe, il passe à la suivante… Et puis soudain, plus de munitions. Il va falloir qu’il se batte au corps-à-corps. L’ennemi se pointe et un combat s’engage. Le sniper prend rapidement l’avantage. Il est sur son adversaire, il n’a plus qu’à lui trancher la gorge lorsque soudain son regard croise celui de sa future victime. Et il voit… lui-même. Enfin, un homme comme lui, avec un univers entier derrière le regard, une femme, des mômes, des parents, un chien, des amis, des manies, des rêves, des livres, de la douceur, de la tendresse… Et il comprend alors qu’il n’aura plus la force de le tuer. Alors il se relève, et lui tourne le dos en disant « Barre-toi ! » Et l’autre, habituellement, le flingue dans le dos à bout portant.
C’est ce qui vient d’arriver, sans doute, à ma petite chaudasse. Elle a lu dans mes yeux que Nolant n’était pas une cible, pas un trophée, et qu’elle risquait gros en jouant ce petit jeu à la con du chat et de la souris. Et elle a décampé… sans que je lui tire dans le dos. Pas ma conception des rapports humains. Je vais plutôt manger ses crêpes.
Elles sont bonnes, les crêpes de mademoiselle Sally. Et malgré moi, je continue de ressentir ces putains de bouffées de tendresse auxquelles je ...