Quelqu'un dans mon genre
Datte: 01/06/2019,
Catégories:
fh,
voisins,
amour,
Oral
nopéné,
Humour
Auteur: Marie Anne & Luc Carois, Source: Revebebe
... clairement, elle a engagé une partie de poker sans savoir à qui elle avait affaire. Je connais sa main… elle n’a rien. Alors j’appâte le pigeon en lui laissant croire que je ne sais plus où j’en suis : « T’as de beaux yeux, tu sais… » Et au moment où elle veut relancer : « Tu veux quoi, chéri ? », je fais tapis : « Tu veux baiser, hein, espèce de cochonne ? » Et là… plus personne : chair de poule sur les bras, et rouge tomate sur les joues. La voilà obligée d’abandonner le pot, en l’occurrence mon braquemart légendaire. Et je rentre en éclatant de rire… Non, vraiment, c’était trop bon !
Il est temps d’aller me pieuter. Je me dessape et envoie valser mes fringues sur le bureau. Envie de dormir à poil ce soir, au-dessus des draps, avec la fenêtre ouverte, envie de sentir la caresse du vent sur mon corps.
Je ferme les yeux… et merde ! Je la vois dans sa combinaison de vinyle, enfilée exprès pour me rendre fou. Je l’imagine hautaine, perchée sur ses bottes à talons, en train de vouloir se venger, un fouet à la main… J’imagine que je lui attrape le poignet en la regardant dans les yeux : « Pas de ça avec moi, petite… » Mais je n’arrive pas à soutenir son regard. Non, surtout ne pas la regarder dans les yeux… Je l’entends murmurer de rage entre ses dents : « Baisse le regard, esclave ! Et lâche mon poignet immédiatement. »
Et je me rends compte que j’ai la trique.
« Putain, cette nana est dangereuse, Nolant… On va essayer de ne pas s’approcher trop près de ce serpent : ...
... tu pourrais avoir envie de croquer dans un fruit dont tu n’es pas certain du goût. »
*
Je rumine mon foirage toute la journée du lendemain. En peignoir, les cheveux sales et toutes les dix minutes le nez dans le frigo – j’ai fait les courses la veille, au cas où vous vous poseriez la question.
Difficile de dresser le bilan de mon échec. Ce qui au début n’était qu’un jeu érotique prend des allures de règlement de comptes. C’est rare qu’un mec me tape dans l’œil au premier regard. C’est encore plus rare qu’il me résiste aussi âprement quand je déploie ma panoplie de séductrice. Le coup de l’esclave sexuel dans la caisse, je n’avais jamais fait dans ma vie privée… précisément, je n’avais jamais été obligée d’en arriver jusque-là. Et je n’aurais jamais imaginé qu’on puisse encore se poser la question de baiser avec moi ou pas après un coup pareil. Ou bien j’ai vraiment mal décodé le bonhomme. Après tout, c’est possible. Faudrait que je fasse gaffe à pas toujours sauter aux conclusions hâtives, en matière d’hommes.
Amère, je me dis que je devrais faire gaffe à ne pas sauter tout court, parfois. Suivre ses pulsions, c’est bien ; mais quand ça commence à vous turlupiner dans le mauvais sens du poil, ça pue.
Je reprends le boulot dans trois jours, et je ne sais toujours pas comment je vais faire plier môssieur Nolant. J’imagine qu’il lui en faut plus. Quel niveau d’exigence, pour un mec comme lui ! Écrivain raté, un manque de goût total pour son apparence, sans parler ...