1. Le bustier


    Datte: 01/03/2018, Catégories: amour, nostalgie, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... si douces, si sucrées, son souffle chaud me chavire, sa langue mouillée m’électrise. Un long baiser, comme un moment d’éternité…
    
    Elle s’écarte un peu de moi, nos lèvres se séparent, elle me regarde fixement. Franchement, j’ignore quelle va être sa réaction… Une claque ? Une insulte ? Un reniement ? Autre chose ? Nos yeux sont toujours rivés l’un à l’autre, elle me demande d’une voix qui se voudrait ferme :
    
    — P-pourquoi t-tu as f-fait ça ?
    — Parce que… parce que je t’aime et que je ne me vois pas vivre sans toi !
    — Je t’ai toujours considéré comme un frère…
    — Nella, je ne veux plus être un frère, un ami, un copain pour toi : je veux beaucoup plus, je veux tout !
    — Tu es impossible !!!
    
    Sans doute, mais je constate néanmoins que nous sommes toujours l’un contre l’autre, elle dans mes bras, et que je n’ai toujours pas reçu de claque.
    
    — Est-ce être impossible que de t’aimer ?
    — Tu es impossible !
    — Est-ce impossible de t’aimer ?
    —Sei impossibile !
    —È impossibile per piacersi? (est-ce impossible de s’aimer ?)
    —No so… No so più… (je ne sais pas… je ne sais plus…)
    —Ti amo, è tu che voglio ! Che tu, soltanto tu ! (je t’aime, c’est toi que je veux ! Que toi, seulement toi !)
    —Ferma, ferma, per favore ! (Arrête, arrête, s’il te plaît !)
    
    Je la sens complètement mollir entre mes bras. Elle est à moi, je ressens ça au plus profond de mon être, c’est impossible à décrire, c’est une évidence. Je la serre précieusement contre moi, elle ne résiste toujours pas, nos ...
    ... corps s’épousent ; tendrement, je caresse ses cheveux bouclés. Sa respiration qui était saccadée se ralentit, s’apaise…
    
    — Tu sais très bien, Nella chérie, que je ne veux que ton bonheur, que je ne veux pas qu’il puisse t’arriver quelque chose, que je veux te protéger…
    — Oui… je le sais…
    — Tu le sais ?
    — Oui, je le sais. Je sais que tu ne tenterais jamais quoi que ce soit contre moi, je le sais depuis longtemps, mais… je ne savais pas que… toi, tu… que toi et moi… nous…
    
    Alors je l’embrasse à nouveau, tout heureux. Un long baiser partagé ! Oui, elle veut de moi, ses mains me le disent, ses lèvres me l’avouent ! Je suis comme fou, je plane par-dessus les nuages, ailleurs et en même temps si présent avec elle, son corps, sa chaleur, sa saveur, son parfum, tout d’elle ! Je ne pourrais jamais me lasser de l’embrasser ainsi ! L’embrasser, la serrer contre moi, à moi, en moi !
    
    C’est alors que je me souviens que nous sommes dans une boutique de lingerie avec une spectatrice aux premières loges…
    
    Doucement, je me retourne vers la vieille dame. Ses yeux pétillent, elle s’amuse visiblement. Nella réalise, elle aussi, la situation, elle veut s’écarter de moi, mais je la maintiens contre moi, lui laissant néanmoins un peu d’espace. Elle est mon bien le plus précieux, je ne la laisserai pas partir ainsi. Après un bref toussotement, je dis :
    
    — Je pense que nous allons prendre ce bustier. Pas besoin de l’emballer, c’est pour… hum… consommer tout de suite.
    — Très bien, jeune ...
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