Le bustier
Datte: 01/03/2018,
Catégories:
amour,
nostalgie,
Auteur: Patrik, Source: Revebebe
... bref…
— Mais quoi, Nella ?
— Je dois quand même reconnaître que tu n’as pas tout à fait tort…
— Oooh ! Je suis très très très étonné que tu me donnes raison ! Mademoiselle sa Majesté Antonella n’aurait-elle pas systématiquement le monopole de la divine raison ?
— Oh ça va, n’en profite pas, sale type !
Je me lève et nous partons nous enfermer dans les sombres salles de cours. Arrivés à bon port, nous avons une certaine surprise en découvrant un papier scotché sur la porte. Nella ouvre grand ses yeux sombres :
— Ah ben, il n’est pas là, le prof ? C’est quoi encore, cette chienlit ?
— C’était bien la peine de m’obliger à me lever, mon Général !
— Oh ça va, écrase ! Vas-y donc sur ta pelouse adorée !
Elle s’assied sur ses talons. Elle soupire :
— C’était bien la peine de rester ce midi !
— C’est vrai que tu n’habites pas la porte d’à côté…
— Dans le pire des cas, je peux toujours aller chez ma tante, elle habite à dix kilomètres d’ici, mais question bus, ce n’est pas le top !
— Je te signale amicalement que j’ai un petit studio dans le campus…
— C’est ça… « amicalement »… avec un SEUL lit, n’est-ce pas ?
— Désolé de te contredire… j’ai aussi un matelas pneumatique ! Mais il est vrai qu’un grand lit à deux places, c’est nettement plus confortable…
— Oui, oui, oui… dans tes rêves !
Elle se relève, et moi je perds la splendide vue que j’avais de l’échancrure de sa chemise blanche. Oh, pas grand-chose à voir, mais j’avais au moins sous les yeux la ...
... naissance de son fin sillon… Antonella n’a peut-être pas beaucoup de poitrine, du quatre-vingt cinq B au maximum, mais j’adore les petits seins pointus… Surtout à travers une blanche chemise un peu large pour elle…
Je me souviens alors du temps où nous étions à l’école maternelle, elle et moi. Je n’aurais jamais songé à cette époque que… Non ! Vers ses douze ans, elle était partie en Italie. Loin ! Nous avons échangé quelques lettres, de plus en plus espacées. Parfois, au début, durant les vacances, elle venait faire un petit coucou dans le coin. Puis, un beau jour, elle est revenue faire son université… Le choc que j’ai eu en la revoyant !
Oh oui, le choc ! Je suis tout songeur…
— Ben, c’est pas tout ça, mais faut y aller !
— Tu vas où comme ça, Nella ?
— Ben, chais pas… Pourquoi pas aller revoir un Fellini en cassette…
— Ah ! Fellini ! La Dolce Vita, la fontaine de Trevi et Anita Ekberg !
— Pfut ! Je parie que c’est bien la seule chose que tu connais de Fellini !
— Taratata ! Satyricon, Huit et demi, Juliette des esprits, Histoires extraordinaires… je continue ?
— Et t’as été vraiment les voir ?
— Eh oui ! Si, si, signorina :ho visto queste pellicole…
Elle me regarde, étonnée. Je ne sais pas si c’est à cause des films de Fellini ou si c’est pour la phrase en italien. J’avoue que je me suis mis à cette langue parce que Nella marmonnait souvent entre ses dents des choses que je ne comprenais pas. J’ai quelques bases, mais je sais que ce n’est pas la panacée.
— ...