Le bustier
Datte: 01/03/2018,
Catégories:
amour,
nostalgie,
Auteur: Patrik, Source: Revebebe
... au soleil, libre de tout souci, peinard, l’âme heureuse…
Bon, là j’ai un problème à résoudre d’urgence. Si nous restons figés comme deux statues, nous ne sommes pas sortis de l’auberge, loin s’en faut. Je cherche quoi dire, quoi faire. C’est Nella, d’une voix mal assurée, qui relancera le mouvement :
— Tu as dit quoi ?
J’ai choisi mon camp, advienne que pourra :
— Tu as très bien entendu. À ta question du « Pourquoi je te mentirais », j’ai répondu : « C’est évident, tu le sais très bien, c’est parce que je t’aime, c’est tout ! ». Voilà, je l’ai dit et je l’assume ! Je t’aime.
— Mais… tu… depuis quand est-ce que tu… ?
— Ça va faire des années, enfin du moins inconsciemment. Je m’en suis aperçu néanmoins il y a un bon paquet de mois.
Je m’approche d’elle, je pose mes mains sur ses épaules nues, son contact est comme électrique, elle frémit elle aussi. Bien que terriblement troublé, je continue sur ma lancée :
— En quoi ça t’étonne ? Tu es la plus chouette fille que je connaisse ! Tu es mignonne un max, tu es sexy comme pas possible, tu es intelligente comme pas deux. Dis-moi donc pourquoi je ne devrais être amoureux de toi ?
— Mais… on a toujours été amis ! Depuis l’enfance !
— Oui, on se connaît depuis quasiment nos couches-culottes, et alors ? Ça empêche quoi ? Franchement ?
Elle reprend tant bien que mal un air sérieux, je n’aime pas trop ça. Je sais que ça annonce quelque chose de pas triste. Elle énonce d’un ton presque docte :
— Nous sommes ...
... comme frère et sœur !
— Nous étions comme frère et sœur, Nella, nous étions ! Pour ma part, mes sentiments ont évolué, soyons clair, je te vois comme une femme ; j’oserais même dire : ma femme !
Là, elle blêmit. Avec le recul, je reconnais que j’y vais un peu fort, mais ça sort tout seul. Plus j’y songe, plus je sais que c’est vrai, que c’est ce que je désire au fond de moi. Il est étrange qu’on se connaisse finalement si peu soi-même.
— Tu te rends compte de ce que tu dis, Alex ?
— Oui, je me rends compte. C’est ce que je ressens, c’est ce que je pense. C’est peut-être la dernière fois que je peux oser te le dire, alors j’en profite ! Comment te faire comprendre que tu me rends fou ? Que c’est toi que je veux et pour toute ma vie ?
— Mais tu ne peux pas !
— Et pourquoi ?
— Ben… parce que !
Ça, en effet, c’est un argument parfaitement valide, d’une logique sans faille ! Oui, parce que… Quelque chose en moi me dit que, finalement, ma situation n’est pas si désespérée que ça. Si ma tendre Nella est incapable d’aligner des arguments solides, alors qu’elle est totalement cartésienne quand elle le veut, ça signifie qu’elle est troublée bien plus qu’elle ne le veut.
Ceci étant, je commence à avoir des problèmes avec monself-control… Rien que de sentir sa peau si douce, si chaude sous mes doigts…
Non, il ne faut pas, je ne dois pas !
Non, contrôle-toi !
Je l’attire à moi et je l’embrasse. Elle ne résiste pas, elle semble se couler contre moi. Ses lèvres sont ...