1. Le bustier


    Datte: 01/03/2018, Catégories: amour, nostalgie, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... pouvais pas détacher mon regard de ton corps, de l’arrondi de tes hanches moulées dans ton jean, de ton bustier qui épousait ton ventre délicatement courbe, de tes seins ajustés dans les balconnets sombres. J’aurais alors voulu être peintre, sculpteur, ou plus simplement photographe pour immortaliser cet instant, mon émoi, mon désir.
    
    Cet instant… mon émoi… mon désir…
    
    Nella… Je n’ai jamais su trouver les mots pour décrire exactement ce que je ressentais. Seule ton image à ce moment précis est restée en moi, gravée à jamais. Plus tard, bien plus tard, je tenterai de photographier, avec d’autres femmes, avec des modèles, cet instant magique. Je n’obtiendrai chaque fois qu’une pâle copie. Une bien pâle copie.
    
    Je me souviens de la suite…
    
    La vieille dame me regarde en souriant, Nella se tortille sur place, totalement cramoisie. Et moi, je dois avoir une curieuse expression. C’est la vendeuse qui débloque la situation :
    
    — Hum hum… Je crois qu’il est inutile, ma jeune demoiselle, de demander à votre ami s’il apprécie ou pas. Son regard est éloquent, n’est-il pas ?
    — Ah… ben… oui…
    — C’est aussi ce que je me disais. N’est-elle pas ravissante ainsi, mon jeune Alex ? Non ? Alex ? Vous m’entendez ?
    
    Je cligne des yeux, je reviens sur terre. Je bafouille :
    
    — Ah ? Euh… vous… vous disiez ?
    — Je disais : n’est-elle pas ravissante ainsi, mon jeune Alex ?
    — Plus que… plus que ravissante : sublime !
    
    La vieille dame sourit un peu plus, Nella devient encore plus rouge ...
    ... pivoine. Et moi, je suis comme fasciné, hypnotisé. Cette fille me rendra fou, complètement marteau ! Son charme est totalement ensorcelant ! C’est ma sorcière bien-aimée qui arrive à me sortir de mon état second :
    
    — Alex… Alex ? Tu aimes ?
    — Comment ça, j’aime ? Mais c’est totalement divin sur toi !
    — Tu… tu exagères !
    
    Je tourne autour d’elle, contemplant chaque centimètre carré de son bustier, chaque pli, chaque parcelle de sa peau si attirante.
    
    — Ça te va à ravir, tu es magnifique ainsi !
    — Tu… tu exagères trop !
    — Non, c’est vraiment ce que je pense ! Je ne vois pas pourquoi je te mentirais !
    — Et pourquoi tu ne me mentirais pas ?
    — C’est évident, tu le sais très bien, c’est parce que je t’aime, c’est tout !
    
    Là, je crois que j’en ai un peu trop dit ! Nella me regarde, yeux grands ouverts, bouche qui l’est tout autant. Et moi, je me demande comment j’ai pu me laisser aller ainsi. Je fais quoi, moi maintenant ? Je confirme et je me prends un gadin d’enfer ? Je me rétracte tant bien que mal et je sauve les apparences ?
    
    Le temps semble suspendu. Même si mes yeux sont rivés sur ceux de celle que j’aime, je vois bien du coin de l’œil que la vieille dame semble s’amuser de la situation. Il y a des jours où on aurait mieux fait de ne pas se lever. Je me demande même si j’ai bien fait d’être né, mais ça, je n’y suis pour rien, c’est la faute à mes parents ! Quand je pense qu’il y a moins d’une heure j’étais tranquillement allongé sur l’herbe en train de me dorer ...
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