Le bustier
Datte: 01/03/2018,
Catégories:
amour,
nostalgie,
Auteur: Patrik, Source: Revebebe
... divine. Elle, ma propre religion.
La journée sera longue, tant de mains à serrer, tant de mots à dire. Je me suis uni à ma Nella et, toute la journée, tout le monde a passé son temps à me la prendre ! Les heures s’écoulent interminablement. J’ai simplement hâte que nous ne soyons plus que deux, elle et moi !
La fameuse nuit de noces est une fumisterie ! Comment voulez-vous décoller au septième ciel un nombre interminable de fois quand vous avez vécu une journée harassante, tout en étant le point de mire d’une foule de personnes ? Franchement ? Nous avons néanmoins fait un gros câlin, juste avant de sombrer dans les bras de Morphée ! Sans plus !
Mais au matin, pardon, à midi, quand nous nous sommes réveillés… nous avons, je pense, plus que rattrapé le temps perdu ! Oh, certainement la matinée la plus… torride que j’aie pu vivre avec ma Nella ! Même si par la suite nous avons fait « pire »…
C’est fou quand on est amoureux ce qu’on peut faire de folies avec son corps ! Après coup, vous réalisez que vous avez parfois dépassé les bornes de la bienséance commune ; je dirais même que, si vous lisiez pareille chose dans un récit, vous vous diriez en vous-même que l’auteur exagère un peu beaucoup sur les bords. Mais non, même pas.
Ce fut le cas pour notre « matinée de noces »…
Je n’aime pas les mots dans ces cas-là, ils ne sont pas capables de décrire exactement toutes ces impressions, ces sensations féeriques et torrides. Je ne sais plus où j’avais lu que faire ...
... l’amour, c’est le moment où l’homme se sent dieu, ce qui expliquait pourquoi nombre de religions avaient créé le péché de chair. Je suis peut-être athée, mais Nella est ma déesse aux yeux sombres.
Ce jour-là fut un grand fleuve impétueux dans lequel nos corps roulèrent jusqu’à plus soif, brisés, cassés, laminés, mais toujours recommençant, perpétuellement, inlassablement. Ce jour-là, je fus le plus grand conquérant du monde, brassant des guerriers innombrables, ravageant de vastes contrées, régnant sur un empire voluptueux.
J’ai pris toutes les villes de cet empire, ses mégalopoles, j’ai asséché tous ses lacs miroitants, j’ai défié les nuages, je me suis brûlé au soleil dont j’ai pris tout le feu, j’ai embrasé la lune pour qu’elle soit un nouvel astre irradiant.
Oui, j’ai tout pris, toujours et encore, encore et toujours. Tout !
Inlassablement, tout, sans rien laisser derrière moi. Comme si demain allait ne plus exister…
--ooOoo--
Un jour, un carrefour avec des feux rouges, un chauffeur assoupi, un gros camion contre une petite Fiat. Puis le ciel et son dieu pour ma Nella. Et aussi les ténèbres sur cette terre pour moi.
Je suis passé d’un coup du paradis sur terre au vide de l’enfer…
Je vous assure que l’enfer, ce ne sont pas les flammes, le four rougeoyant, le chaudron bouillant. Non, c’est le désert glacé, sans chaleur, vide, immensément vide…
Si vide…
J’essuie une petite larme furtive. Malgré le temps qui est passé depuis toutes ces années ...