Dernier combat
Datte: 14/05/2019,
Catégories:
ff,
freresoeur,
amour,
Oral
fantastiqu,
fantastiq,
Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe
... vivantes. Il n’y a plus de fossoyeur. Nous n’aurons pas de sépulture : le monde entier n’est plus qu’un immense cimetière où les cadavres pourrissent à l’air libre, livrés à l’appétit des charognards qui pullulent.
Iris, qui avait gardé son corsage ouvert, finit également par se déshabiller d’une manière complète. Tout comme Cortés brûlant ses vaisseaux pour ne pas que ses conquistadors soient tentés de rebrousser chemin, nous jetons nos vêtements dans le précipice, puis nous recouvrons généreusement nos corps de l’huile délicieusement parfumée : le flacon y passe entièrement. Toute la surface de nos corps est enduite, jusqu’aux zones les plus intimes. Nous allons mourir armes en mains, en combattant nues et ointes de parfum, comme des gladiateurs sacrifiées dans une arène sans aucun spectateur. À défaut de la victoire qu’il n’est pas raisonnable d’espérer, nous aurons la bravoure, et périrons avec panache. S’il y a un ciel, nous nous y retrouverons sans avoir démérité.
Dès que les premières étoiles s’allument, les zombies commencent à se rassembler, en grappes serrées, comme des fourmis noires organisées d’une manière rigoureuse. Comment savent-ils que nous sommes là ? Dans la journée, ils devaient nous observer depuis leurs cachettes obscures. Ils sont plus nombreux que jamais. Des dizaines, peut-être des centaines de milliers. Ils sont comme une mer ignoble de presque cadavres grouillant de toutes parts. Leur rumeur grandissante nous fait frémir. Je sens une fièvre ...
... parcourir ma colonne vertébrale. Notre combat contre les ruines de l’humanité sera dérisoire, nous le savons. Mais nous allons le mener, ne serait-ce que pour nous sentir encore vivantes, pour une nuit. Nous comptons nos cartouches : environ deux cents, pas plus, ce qui nous interdit tout gaspillage. Il nous faudra tirer à coup sûr.
Avec les meubles qui nous tombent sous la main, nous nous barricadons de notre mieux, en bloquant la trappe d’accès au toit avec une armoire métallique que nous hissons avec difficultés. Sans illusions : cela ne fera que les ralentir, car ils parviennent toujours à franchir les obstacles. Je ne sais pas comment ils font. Individuellement, leur corps est délabré, mais ils ont la force que donne leur nombre.
Pendant nos travaux de fortification, Iris fait une découverte intéressante : deux haches d’incendie au long manche et très bien affûtées, cachées dans un boîtier dont nous brisons le cadenas. Cela pourra nous être utile, surtout lorsque les munitions viendront à manquer. Un court entraînement nous prépare à l’usage de ces armes de fortune. Galvanisées par le vent du soir qui gonfle nos longs cheveux, nous sommes fin prêtes pour livrer l’ultime combat. La nuit sera longue : nous prenons les amphétamines.
Un dernier baiser à pleine bouche avant le baroud d’honneur. Nous trinquons dans des verres en cristal : quelques gorgées de champagne pour se donner du courage, cela ne nous fera pas tourner la tête. Malgré la tombée de la nuit, il fait ...