Dernier combat
Datte: 14/05/2019,
Catégories:
ff,
freresoeur,
amour,
Oral
fantastiqu,
fantastiq,
Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe
Nous avons tous été surpris par l’extrême rapidité avec laquelle la civilisation s’est effondrée autour de nous. En seulement quarante-huit heures, toute émission de télévision ou de radio a cessé ; même Internet, pourtant conçu pour résister à la guerre nucléaire avec son réseau de routeurs maillés, est devenu totalement muet. Plus de transports ni d’électricité. Sans aucun signe avant-coureur, le monde a sombré dans les ténèbres.
Car en une nuit d’encre, oui, une unique nuit qui semblait ordinaire à son commencement, la terre s’est ouverte en deux, saignant d’une ultime et terrible blessure que des savants aux rêves fous lui avaient infligée, s’imaginant ainsi dominer le monde. Elle a dégueulé en une seule fois tous les poisons des sévices du passé. Blessée mortellement, elle épanchait un sang qui était le cauchemar des hommes, soudain devenu réalité. Les cris d’épouvante ont résonné dans tous les lieux habités, partout suivis d’un lourd silence. Lentement, les poussières de la catastrophe retombaient sur des ruines
Jusqu’à hier, nous n’étions qu’une poignée de rescapés, affamés, terrorisés, livrés à nous-mêmes, réduits à nous organiser en espérant chaque jour une aide extérieure qui n’arrivait pas. Peu à peu, à mesure que nos effectifs fondaient, nous avions cessé d’espérer.
Surtout, il nous faut craindre l’heure obscure qui suit le crépuscule. Car, ne supportant pas la lumière du soleil,ils attendent que celui-ci ait disparu derrière l’horizon avant de passer à ...
... l’attaque.Ils, ce sont ceux que nous appelons les zombies. Ils sont parfois des gens que nous connaissions, avant de subir, après avoir été contaminés par le virus, la plus effrayante des transformations. Sous la lueur lunaire, leur peau prend un aspect gris foncé, comme de la cendre après un incendie. Leurs paupières, leurs cheveux et leurs muqueuses tombent d’elles-mêmes : ainsi leurs yeux apparaissent exorbités, leurs gencives sanguinolentes, leurs dents à moitié déchaussées, mais toujours redoutables, en un sourire de dément.
D’une manière terriblement efficace, la salive est le moyen de propagation de la maladie : tous ceux qu’ils mordent se transforment rapidement à leur tour de cette façon. Ils semblent sourds : on ne peut plus leur parler ; du moins, ils n’écoutent pas ce qu’on leur dit. Parfois, nous les gardions prisonniers dans l’espoir qu’ils finissent par guérir. Mais ils ne mourraient pas et leur état ne s’améliorait pas non plus ; en outre, ils pouvaient nous contaminer à la première erreur. Alors, nous les libérions et ils finissaient par rejoindre la meute qui grossissait de jour en jour. Quant à nous, il nous fallait nous barricader dès le coucher du soleil, et monter la garde avec notre seul et précieux fusil, le jour étant dévolu à la recherche d’eau potable et de nourriture.
Au départ, nous étions une vingtaine de rescapés occupant une petite maison des faubourgs. Nous étions entassés les uns sur les autres, dormant à quatre ou cinq par chambre, afin ...