1. Dernier combat


    Datte: 14/05/2019, Catégories: ff, freresoeur, amour, Oral fantastiqu, fantastiq, Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe

    ... vous fournirai aussi d’autres munitions pour le fusil : j’ai tout ce qu’il nous faut. Mais rien ne presse : on a toute la journée devant nous. Si vous voulez bien me réveiller vers midi…
    
    Du côté Est, l’aurore commence à nous envoyer ses feux. Johnny a raison : en bas, les zombies sont encore dans l’ombre, mais leur masse grouillante reflue prudemment vers leurs caves. Grâce à lui, nous sommes provisoirement sauvées.
    
    Il marche jusqu’au bord du vide, abaisse sa braguette et soulage sa vessie d’une pluie sur les rues désertes. Puis il écrase sa cigarette, s’allonge sur le dos à même le béton, bascule son chapeau sur son visage pour ne pas être ébloui par le soleil levant, et s’endort aussitôt en ronflant bruyamment. Mais il garde son lance-flamme à portée de mains.
    
    Toujours en larmes, je demande à mon aimée :
    
    — Tu crois qu’il est sérieux sur le fait qu’on soit les trois derniers humains sur la Terre ?
    — Possible… Certes, on ne le connaît que trop bien : comme associé, il n’y avait pas pire que lui, parce qu’il ment comme il respire. Mais d’un autre côté, où que porte le regard, on ne voit plus personne. Comme nous n’avons aucune information pour le démentir, il est malheureusement bien possible qu’il ait raison.
    — Alors, il nous faut en passer par lui pour repeupler le monde. C’est le dernier espoir de l’humanité. Mais les mecs me dégoûtent, et lui plus encore que les autres ! Je ne me vois pas du tout être enceinte de lui !
    — Pareil pour moi. Mais si on ne fait ...
    ... rien, le miracle ne se reproduira pas chaque nuit, et on finira par crever tous les trois. Le monde sera alors peuplé de zombies, eux-mêmes probablement incapables de se reproduire. C’est pas joyeux comme perspective…
    
    Elle reste un moment silencieuse, comme en proie à un dilemme, comme si elle hésitait à parler.
    
    — Iris, il y a quelque chose que tu n’oses pas me dire, je crois ?
    — Oui. Tant pis, nécessité fait loi. Tu m’as bien dit que tu es née de père inconnu ?
    — En effet, comme toi, non ?
    — Ta mère s’appelait bien Josiane ?
    — Exact. Elle a été parmi les premières à se faire contaminer, et j’ai n’ai pas eu le temps de te la présenter.
    — La mienne s’appelait Marie. Elle aussi s’est fait surprendre pendant son sommeil. Figure-toi que Johnny m’a dit l’avoir bien connue, au sens biblique du terme, si tu vois ce que je veux dire, et c’était environ neuf mois avant ma naissance.
    — Quoi ? Il est ton père ?
    — Il a aussi bien connu Josiane. Et c’était dans l’année qui a précédé ta naissance…
    — C’est fou… Nous sommes donc sœurs !
    — Enfin, demi-sœurs. Ce n’est pas certain, mais de l’ordre des possibilités.
    — Et il y a des chances pour que cet enculé soit notre daron, à toutes les deux…
    — Pour sauver l’humanité, il va falloir surmonter un sacré tabou, sans parler des risques de la consanguinité.
    — Personne ne nous oblige à faire quoi que ce soit : après tout, nous avons le choix. Mais lui, il est sans doute persuadé d’avoir raison. Si on se refuse à lui, tel que je ne ...