Galettes et autostop
Datte: 14/05/2019,
Catégories:
ffh,
nonéro,
délire,
merveilleu,
Humour
Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe
... vigoureusement les épaules, les bras et le buste pour la réchauffer un peu.
Je n’avais strictement aucune envie de refaire appel à Bazouk, mais d’un autre côté, quinze bornes à pied, ça me saoulait un peu.
— Vous savez quoi, les filles, on va commencer à marcher un peu vers la ville, et on va bien finir par trouver une âme charitable qui nous prendra en stop. Et si c’est un homme qui conduit, il vous suffira sans doute d’ouvrir un peu vos peignoirs pour le convaincre de nous emmener.
On marcha dix bonnes minutes avant d’entendre enfin derrière nous un léger bruit de moteur. Ce devait être une voiture, très loin, mais qui s’approchait. J’expliquai encore à mes deux naïades l’attitude à adopter pour impressionner le conducteur, leur enjoignis de ne pas dire un mot de Bazouk ni de ce qui nous était arrivé, et nous attendîmes patiemment.
C’était une magnifique Citroën Visa II, qui nous rejoignait guère plus vite que l’aurait fait un tracteur. Au volant se tenait une petite vieille toute crispée, affublée d’énormes lunettes qu’elle maintenait le plus près possible du pare-brise. Prenant sans doute peur, elle ralentit encore lorsque je lui adressai de grands gestes, et elle finit par caler à quelques mètres de nous. M’armant de mon sourire le plus affable, je m’avançai pour lui parler lorsque j’aperçus Azura qui ouvrait savamment son peignoir en passant sa langue sur ses lèvres. La grand-mère me jeta un regard épouvanté tandis que j’approchai encore de son tacot. Mais ...
... elle ouvrit quand même sa vitre côté passager.
— Bonjour madame, commençai-je, excu…
Je n’eus pas le temps d’achever. À toute allure, la petite vieille avait sorti de sa boîte à gants une bombe lacrymogène et m’en balançait plein la tronche. Je me reculai vivement en toussant et en pleurant. La mémé redémarra en accélérant de toutes ses forces dans le vide avant d’embrayer et de passer la première dans un grand bruit de ferraille craquelée. Quelle connasse !
On reprit finalement la marche, mais notre rythme était loin d’être idéal : Pandore grelottait toujours, et moi, je me frottais les yeux toutes les trois secondes. Seule Azura était encore en bonne forme.
Je commençais à désespérer lorsqu’une seconde voiture se signala soudain. Une berline qui paraissait rouler normalement. Je fis de nouveau de grands signes à son conducteur qui ralentit pour s’arrêter près de nous.
— Quelque chose ne va pas ? demanda-t-il en ouvrant sa vitre, avisant Pandore.
C’était un type d’une quarantaine d’années, en costar cravate, probablement un représentant. Je m’approchai pour répondre, espérant qu’avec mes yeux coulants certainement tout rouges, il n’aille pas me prendre pour je ne sais quel toxico.
— Bonjour, monsieur, excu… entrepris-je avant de m’interrompre moi-même devant le regard baveux que le conducteur lançait à côté de moi.
C’était Azura qui était en train de refaire son sketch : elle avait échancré encore un peu son peignoir et provoquait le VRP de ses yeux ...