1. La nuit


    Datte: 27/02/2018, Catégories: nonéro, fantastiqu, fantastiq, Auteur: café-clope, Source: Revebebe

    ... catégorie, au scénario indigent, aux acteurs inexistants, mais très risible. Tout s’est merveilleusement passé. Le soir, je me suis endormi dans les mêmes conditions que la veille, vers huit heures du soir, alors que le soleil n’était pas encore couché. Je savais que la lune et les lumières de la ville veilleraient sur moi. Lorsque je me suis réveillé, en plein au milieu de la nuit, j’ai eu très nettement l’impression que l’on m’avait frôlé. Qui ? Mais, personne, bien sûr ! J’ai tourné la tête, encore dans le sommeil, pour voir l’heure qu’il était. Les chiffres lumineux étaient presque illisibles, tant ils étaient noyés dans l’obscurité. Deux heures. La lumière ? Il n’y avait plus de lumière ! Comment… ? J’ai tourné la tête : non, ni lune, ni lumière urbaine. J’ai cherché à l’aveuglette l’interrupteur de ma lampe de chevet. Lorsque le clic s’est fait entendre, je n’ai finalement guère été surpris de ce que je voyais : l’obscurité noyait ma chambre. Je ne voyais pas ma fenêtre, à peine le bout de mon lit. Et la limite se rapprochait. Le grouillement. Il était là, et c’était probablement ce qui m’avait frôlé. Je n’ai pas vraiment pu bouger d’une manière ou d’une autre.
    
    Paralysé, j’ai assisté impuissant à la progression de l’obscurité. Peut-être pour fuir, ou encore pour vérifier ce qui allait se passer, j’ai repris courage et me suis levé et dirigé vers la porte de ma chambre. Un mètre, et ma lampe de chevet ne brillait pas plus qu’un briquet. Un mètre de plus, le ...
    ... couloir, et ma lampe ne ressemblait plus qu’à la braise d’une cigarette. J’ai cherché le bouton de la lumière du couloir. Lorsque j’ai trouvé le bouton, j’ai pressé. La lampe la plus puissante de mon appartement n’éclairait pas à plus de trois mètres ! Je suis resté paralysé d’effroi. Et « ça » progressait encore ! En quelques minutes, on n’y voyait plus qu’à cinquante centimètres. Je sentais de temps à autres les grouillements sur mon bras, ma main, mes jambes, plongés dans l’obscurité. Celle-ci, de toute évidence, était VIVANTE !
    
    En tâtonnant, j’ai allumé une par une par une toutes les lumières de mon appartement. Lorsque je me suis aperçu que je ne pouvais éclairer plus, j’ai constaté que les plus puissantes lumières n’éclairaient plus qu’à deux ou trois centimètres autour d’elles, et que, de loin, elles ressemblaient plus à des sémaphores lointains qu’à des éclairages domestiques. Terrifié, attentif au moindre signe de danger, prêt à fuir je ne sais où et je ne sais comment au moindre signe évident de danger – odeur chimique trop soutenue, ou autre – je me suis assis dans mon fauteuil, glacé de sueur, les mains collantes. Bien évidemment, je n’ai pas pu dormir jusqu’au matin. J’ai vu les rayons du soleil déchirer ces ténèbres, comme dans les films Dracula. Le monstre a été terrassé par la lumière, par ce qui avait finalement autant de substance que lui, alors que je n’avais apparemment aucune emprise dessus.
    
    C’était la nuit dernière. Je suis encore en pyjama, et je tape ...
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