1. Si tu savais...


    Datte: 10/04/2019, Catégories: fh, policier, Auteur: Libero, Source: Revebebe

    ... travailler.
    
    Je regarde fixement les chiffres sur ma main : le numéro se termine avec un petit cœur. Je suis sûr d’une chose : j’ai une envie folle de revoir Catarina !
    
    Évidemment, je me suis fait remonter les bretelles par le commandant ; pas d’initiatives : je dois demander l’autorisation pour coucher avec elle ! Je lui dis qu’elle ne m’a pas encore parlé de son travail à la banque. Il a eu l’air déçu. Il me rappelle, encore, qu’elle doit tomber très amoureuse « enfin, quoi, vous savez que faire ! ».
    
    Pas facile de faire l’espion !
    
    Le soir, comme promis, j’appelle Catarina.
    
    — Julien… J’ai eu très peur que tu ne m’appelles pas.
    
    Demain 6 août – jour férié en Grèce – on ne travaille pas. Elle me propose une journée à la mer dans un « coin inoubliable » sur la côte du Péloponnèse. Je prétexte mon travail pour vérifier si je suis libre, rappelle le commandant qui me donne mes instructions, puis je fixe avec elle le rendez-vous du lendemain.
    
    ooOoo
    
    Elle porte un chapeau de paille, une robe courte en lin écru serrée à la taille ; je devine un maillot de bain une-pièce noir en dessous. Des Ray-Ban cachent son regard et une partie de son visage. Après être sortis des embouteillages à la sortie d’Athènes, longé le spectacle magnifique de l’Île de Salamine et passé le pont sur le canal de Corinthe, nous nous engageons le long de la côte découpée du Péloponnèse. La mer d’un bleu profond baigne de nombreuses petites criques où de petites plages de galets brillent ...
    ... au soleil. Elle m’explique que son ami Manolis lui prête quand elle le veut cette maison à côté d’Ermioni, située le long d’une grève pratiquement toujours déserte. Plusieurs fois je regarde dans les rétroviseurs pour voir si mes anges gardiens me suivent. Il me semble que non, mais je n’en suis pas sûr.
    
    Après avoir ouvert le portail, je gare la voiture dans le jardin sous un arbre, en espérant la retrouver plus fraîche en repartant. Catarina ouvre la porte de la petite maison qui est très modeste ; nous la traversons pour nous retrouver de l’autre côté sur la terrasse, face à une mer bleue et étincelante. La plage étroite de sable et de galets est bordée d’arbres, des eucalyptus qui offrent une ombre et une fraîcheur bienvenues.
    
    Elle ouvre une petite cabane d’où elle sort deux lits de plage et un parasol ; nous nous installons sur la plage. Pas un nuage à l’horizon, comme presque tous les jours d’été en Grèce. L’endroit est complètement désert, et les quelques autres habitations sont éloignées et semblent fermées. Le Paradis ! Je lui dis :
    
    — On va tout de suite se baigner ; il fait trop chaud.
    — Attention au contraste : l’eau est très fraîche par ici ! dit-elle en enlevant sa robe, son chapeau et ses lunettes.
    
    La longueur de ses jambes est accentuée par son maillot de bain qui est très échancré. Je la prends par la main, et en courant sur le sable brûlant nous nous jetons à l’eau. Après quelques brasses, je la rejoins et l’embrasse avec vigueur ; on a pied et la ...
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