1. Si tu savais...


    Datte: 10/04/2019, Catégories: fh, policier, Auteur: Libero, Source: Revebebe

    ... : je travaille pour eux.
    
    Elle reste sans voix, me regarde avec ses yeux verts larmoyants et me file une baffe magistrale.
    
    — Espèce de salaud… Comment as-tu pu me faire ça ? Salaud !Malaka !
    
    Je me liquéfie sur place ; je me sens pris sous les aisselles et exporté manu militari de la pièce par les deux barbouzes de faction. Je me sens vraiment mal et je demande les toilettes pour aller vomir mes tripes.
    
    ooOoo
    
    Une semaine plus tard, je suis dans ma petite Clio devant la prison de Poissy, dans l’ouest de Paris. J’attends mon frère qui doit sortir. Il m’a téléphoné hier en me disant qu’il ne comprenait pas pourquoi, mais son avocat l’avait averti que le procureur abandonnait les charges contre lui et qu’il sortait demain.
    
    Mon retour d’Athènes a été très précipité ; la DGSE avait tout organisé. Avec mon employeur pour un transfert sur un poste à Paris (comment, je ne le saurai jamais) et la réservation sur Air France pour Paris le soir même ; j’ai eu seulement quelques heures pour faire mes bagages.
    
    Avant d’accepter, je ne crois pas avoir eu le choix, de toute façon. J’ai obtenu quelques explications du ...
    ... commandant. La DGSE cherchait à retrouver des fonds du gouvernement iranien destinés à une organisation terroriste et savait que le mari de Catarina trafiquait avec eux. C’était lui qui l’avait fait embaucher dans cette banque. Le commandant la faisait chanter en la menaçant de dévoiler son infidélité à son mari et au grand public. Les services secrets iraniens n’auraient certainement pas laissé les choses en l’état, et elle ne pouvait que céder afin de sauver sa vie et celle de son mari, ainsi que la carrière politique du député Simitis.
    
    Bien sûr, j’ai dû signer un contrat de confidentialité, l’interdiction de me rendre en Grèce pour plusieurs années et de reprendre contact avec elle. Pour moi, Catarina restera pour toujours comme une blessure ouverte.
    
    — Salut, grand frère ! Une Clio toute pourrie… t’as pas autre chose à conduire ?
    
    Je le prends dans mes bras.
    
    — Petit frère, tu es vraiment un sale con !
    — Oui, je sais ; il va falloir que je me calme. Cette fois, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai eu du bol ! Alors, la Grèce, c’est fini ?
    — Eh oui, fini.
    
    Et je pense en le regardant :« Marc, si tu savais… » ! 
«12...891011»