1. Le démon habite en face


    Datte: 27/03/2019, Catégories: fh, voisins, cérébral, fantastiqu, Auteur: Café-clope, Source: Revebebe

    ... est-elle arrivée là ? Je cligne des yeux : plus là. Comme par hasard.
    
    Elle ne peut pas m’atteindre directement, alors elle tente de m’embrouiller. Ses pouvoirs sont grands. C’est sûr, j’ai affaire à un succube.
    
    Je poursuis ma lecture, en essayant de trouver une solution. Il doit bien exister des sortes de rituels d’exorcisme, non ? Elle tend sa croupe vers moi, et vient s’offrir en holocauste sur mon sexe. Sa chaleur humide semble infinie, une autre dimension de douceur. Dans le tas, un petit format poche sans illustrations semble se distinguer. Pas d’illustrations. L’auteur est un universitaire réputé, apparemment. Je sais que j’ai croisé son nom à plusieurs reprises. Mes mains se posent sur ses hanches, je deviens son chevalier, son conquérant. Jamais ce clapotis ne m’a paru si excitant. Le livre parle d’un rituel qui s’articule autour de l’immersion dans de l’eau salée. Ça semble commun à la plupart des religions. Pas besoin de grandes quantités. Je me précipite dans la cuisine : j’y ai un plein bocal de gros sel. Ça vaut le coup d’essayer.
    
    Il faut réussir simplement à l’attirer dans la salle de bains.
    
    Ou bien l’y emmener.
    
    La salle de bains. Remplir la baignoire. Vite. De l’eau froide, ça coûte moins cher. J’y vide le bocal. Ça se mélangera pendant que la baignoire se remplit. Ma langue explore son sexe, et je contemple son mont de Vénus impeccablement épilé. Je sens ses cuisses trembler autour de mon cou. Elle en redemande.
    
    Comment s’assurer qu’elle ...
    ... viendra dans la salle de bains ? Elle n’a aucune raison d’accepter. Et puis elle se méfiera sûrement, en voyant la baignoire remplie…
    
    Il faudra que je l’immobilise. En fouillant dans mon bureau, je retrouve un rouleau presque neuf de ruban adhésif, oublié là depuis mon emménagement. Je lui attacherai les poignets et les chevilles, et ce sera marre. Elle n’est pas bien grosse, je pourrai sans difficulté la traîner jusqu’à la salle de bains. La sueur lui colle quelques cheveux sur le visage. Elle est essoufflée. Pourtant, elle en redemande, par-derrière, par-devant, puis à nouveau par-derrière. Déjà, sa bouche n’a plus de secrets pour moi.
    
    Mon plan est fin prêt. Je me regarde dans la glace. Un brin de toilette, pour la galerie. Pour passer pour le gentil voisin qui espère la sauter. Je rince mon verre, en sors un deuxième. Un apéro, voilà un motif incroyablement banal. Comment m’assurer qu’elle viendra ? À vrai dire, j’espère qu’elle le prendra comme étant la porte ouverte à une partie de jambes en l’air. Et là, elle acceptera forcément.
    
    Je vais à sa porte. Sonnette.
    
    Tiens ? Elle n’est pas en rouge. Elle semble moins sexy, comme ça, après sa journée de travail. Mais finalement, diablement plus attirante. Je lui propose l’apéro. Ses joues s’empourprent un instant, et ses pupilles se dilatent. Elle a compris le message que je souhaitais, c’est plus qu’évident. Avec plaisir, lance-t-elle avec un petit sourire à la gêne millimétrée.
    
    Elle me suit, savourant sans aucun ...