1. Du vertige aux vertiges


    Datte: 20/03/2019, Catégories: f, fh, couple, avion, amour, volupté, ecriv_c, Auteur: Fanny et Philippe, Source: Revebebe

    ... arrivons dans la propriété qui nous accueille : vue sur les gorges du Tarn, un endroit magnifique… si ce n’est cette vue "plombante", et "surplombante", qui nous rappelle le motif de nos vacances : vaincre le vertige !
    
    Nous nous installons dans nos chambres, puis nous nous retrouvons autour d’un rafraîchissement. Le "stage" doit commencer le lendemain.
    
    Engourdie d’avoir été assise une partie de la journée, je décide de faire une balade en attendant l’heure du dîner. Personne ne souhaite me suivre, sauf Adrien.
    
    Nous suivons un sentier et commençons cette fois à échanger. Nous évoquons le voyage en train, et cet homme parti se soulager. Adrien m’explique ensuite les raisons de sa participation au stage. Il m’apprend qu’il a un vertige monstrueux, depuis un moment déjà, et que lorsqu’il doit monter sur le mât de son bateau, l’épreuve est devenue insurmontable. Comme il se refuse à demander de l’aide, il n’a pas trouvé d’autre solution que de se soigner. L’idée de la montgolfière l’a séduite par son aspect vacances et aussi parce qu’il est fasciné par les monstres volants, le pilotage amateur aussi.
    
    — Ah bon… et quand on pilote, on n’a pas le vertige ?
    — Ben non… la cabine est fermée, ce n’est pas pareil.
    
    J’hésite à le brancher sur le fantasme des avions. Plus tard, je l’inviterai à lire une histoire…
    
    Plus on marche, plus la discussion avance, plus je le trouve vraiment charmant et drôle, sensible et attachant, fin et élégant, fort et fragile, sérieux et ...
    ... léger, cultivé et critique, solitaire et généreux, vraiment "sympa". Cela va compenser le trentenaire pas épanoui et la vieille fille. Il reste encore onze participants à découvrir, mais Adrien me convient déjà parfaitement.
    
    L’heure du dîner se rapproche. Il nous faut rebrousser chemin, à regret, mais il reste encore la semaine…
    
    Le dîner sous la tonnelle est agréable, accompagné de discussions à bâtons rompus. Notre hôte nous invite à ne pas traîner après le dîner : le stage commence à neuf heures et les travaux pratiques ne seront pas évidents.
    
    Adrien et moi n’avons manifestement pas très envie de nous quitter. Il est autant intarissable d’anecdotes et histoires en tout genre, que je suis curieuse. Nous nous retrouvons donc à échanger encore, insatiables. Plus tard dans la soirée, ses bras ont naturellement recouvert mes épaules lorsqu’il a senti mon corps frissonner. À deux heures du matin, raisonnablement, nous nous obligeons à nous séparer.
    
    Je rejoins ma chambre, me déshabille, retrouve et lit, émoustillée, le petit mot qu’Adrien m’avait laissé. Je traîne sous une douche, me couche et redébobine ma journée, trouvant que le hasard fait formidablement bien les choses. Si aucune règle de bienséance n’existait, je l’aurais rejoint dans sa chambre. Ce type m’attire irrésistiblement. Mais comme ces règles existent, que je ne connais pas ces audaces, je me couche en me contentant d’imaginer deux cent sept scénarii, des scènes torrides de passion, en me demandant ce qu’il ...
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