1. Du vertige aux vertiges


    Datte: 20/03/2019, Catégories: f, fh, couple, avion, amour, volupté, ecriv_c, Auteur: Fanny et Philippe, Source: Revebebe

    ... raccrocher, il s’est levé, une envie pressante à assouvir, ai-je immédiatement imaginé en souriant d’une telle incongruité, néanmoins sidérée d’être témoin d’une telle intimité offerte aux oreilles indiscrètes.
    
    A ce moment là, je remarque à nouveau "mon" passager. Il me sourit et me regarde avec un air de connivence. Je me sens gênée. A-t-il perçu mon trouble à l’écoute de cette conversation torride ? Est-il lui aussi troublé ? Ses sens ont-ils été réveillés ? Est-ce moi qui le trouble, mes jambes dénudées ? mon décolleté pudique ?
    
    Ce qui est certain c’est qu’entre ces propos chauds et le charme de "mon" passager, ce type à peine quadra, au regard bleu azur avec des tâches marrons, aux mains carrées et soignées, vierges de tout bijou, je me sens dans un état d’une douce sensualité.
    
    Je dois avouer que j’aimerais être cette amante qu’un homme désire ardemment. Et me voilà replongée dans mes plus jolies aventures qui me paraissent déjà loin. Je me souviens, nostalgique de ce temps où je me sentais jolie, désirable et désirée. Les souvenirs gravés dans mon corps semblent ressurgir du fond de mes entrailles, les sensations sont de nouveau là, à fleur de peau. C’est ainsi que je finis par sombrer dans une somnolence chargée d’envies.
    
    Parfois, alors que le train se tortille laborieusement sur des rails irréguliers, mes yeux s’entrouvrent. Chaque fois, j’ai l’impression que "mon" passager veille sur mon sommeil de ses yeux bleu mer remplis de vague. Peut-être est-ce un ...
    ... rêve, une simple impression, une simple envie ?
    
    Dix-sept heures : la voix nasillarde du chef de gare me sort de ma rêverie. "Millau, Millau, 2 minutes d’arrêt".
    
    Il fait chaud, j’ai la tête comme une pastèque. Mon voisin de train me salue élégamment, me souhaite de bonnes vacances et file rapidement me laissant un petit mot sur lequel je pourrai lire plus tard : "Vous êtes jolie quand vous dormez". Nos chemins se séparent, et je me reproche déjà de ne pas avoir été plus audacieuse. Décidément, je ne dois plus savoir y faire.
    
    Encombrée de mes sacs, je cherche la pancarte "Stage de montgolfière", évidemment beaucoup plus fun que "Thérapie comportementale". Je la vois. La propriétaire des chambres d’hôtes, où logent les participants du "stage", m’accueille avec bienveillance. Nous attendons encore trois personnes qui étaient dans le même train. L’une d’entre elles : le passager ! Non, pas celui dont je connaissais toute la vie off et off, l’autre : celui qui a un regard insoutenable, celui qui m’a glissé un mot que je n’ai pas encore lu. J’ai une crise de tachycardie.
    
    Pendant le trajet, la propriétaire, lance les présentations : une fille d’une trentaine d’années, une autre genre vieille fille de 45 ans, le passager : Adrien Eremont, et moi.
    
    Je ne me reproche plus mon manque d’audace, mais suis totalement intimidée et excitée à la fois, à l’idée de travailler ma phobie avec un tel type. Au moins, on aura le temps de faire connaissance.
    
    Après un court voyage, nous ...
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