La Femme à l'Ombrelle
Datte: 01/03/2019,
Catégories:
f,
fh,
ff,
fbi,
hplusag,
fplusag,
inconnu,
uniforme,
piscine,
amour,
Masturbation
facial,
Oral
pénétratio,
fdanus,
fsodo,
historique,
aventure,
Auteur: Margeride, Source: Revebebe
Flâner dans les salles du Musée d’Orsay était pour Rignac un bien agréable moyen d’échapper à la grisaille parisienne de ce mois de novembre froid et pluvieux. Il adorait ce lieu et immanquablement, ses promenades le ramenaient vers son tableau favori : « La femme à l’ombrelle », de Monet. Il lui trouvait un charme désuet en même temps que quelque chose de finalement assez moderne. Sans cet étrange petit chapeau, et bien sûr la fameuse ombrelle, elle aurait très bien pu être une jeune femme d’aujourd’hui. Par exemple l’une de ces étudiantes qui, les beaux jours venus, sur un banc des jardins du Luxembourg écoutent distraitement un garçon un peu ennuyeux mais dont les yeux brillent. Il aimait contempler, les paupières mi-closes, cette silhouette claire, un peu diaphane, tranchant sur un ciel bleu vif. Un de ces ciels que l’on voit, vers Avignon, lorsque souffle le Mistral. Parfois même, s’il attendait assez longtemps, il lui semblait que la toile s’animait, que « la Femme à l’Ombrelle » venait à sa rencontre et que son regard, à peine perceptible dans le jeu d’ombres subtiles créé par l’artiste, plongeait dans le sien.
— Tout va bien, Monsieur ?
Le gardien, un homme sans âge, le tira de sa rêverie.
— Pardon ?
Bien que prononcé presque à voix basse, le mot claqua, sec, sans réplique, de ce ton de commandement qui, dans une autre vie, imposait le silence sur la passerelle. Sa passerelle.
— Rien, rien… je pensais… excusez-moi…
Sans un regard pour celui qui ...
... avait interrompu sa rêverie, il tenta de se réabsorber dans la contemplation du tableau. Mais peine perdue, le charme était rompu. Il maudit intérieurement le malheureux gardien qui continuait de l’observer à distance prudente. Contrarié, il se dirigea vers la sortie. Le quai Anatole France luisait sous la pluie fine et glaciale. Il remonta le col de son trench-coat. Un soleil pâle jouait à cache-cache avec les nuages lourds.
Adolescent à l’esprit aventureux, fasciné par Melville, Loti et London, le jeune Rignac rêvait d’océans et de lointains ailleurs. Sa vie ? Ce seraient des tempêtes dans l’Atlantique Nord, des îles perdues quelque part vers le détroit de la Sonde, des caps battus par les flots du Grand Sud. Il serait marin. À vingt-trois ans il sortait de l’École Navale. Certes un bateau de guerre moderne n’est finalement qu’une sorte de boîte d’acier étanche que l’on dirige depuis un espace confiné, baigné d’une lumière rougeâtre, et où l’on ne fait que deviner l’océan au travers du fond noir d’un écran radar où les navires ne sont que des points verts qui clignotent… Un peu loin de Melville bien sûr… Mais au moins il naviguait. À 38 ans, il commandait une frégate de l’Escadre de l’Atlantique. Deux ans plus tard, en ramenant pour la dernière fois son bâtiment à Brest, il réalisa qu’il ne serait plus jamais « seul maître à bord après Dieu ». La suite de sa carrière ? Des postes d’État Major, puis, d’ici cinq à dix ans, les Étoiles de Contre-amiral. Cela ne le faisait pas ...